Face au COVID-19 les territoires partagent des défis communs à travers le monde: comment répondre aux besoins des habitants en ces temps de crise, en particulier des personnes les plus vulnérables? Que faire face aux inégalités sociales et territoriales qui s’amplifient avec la pandémie? Quelles sont les priorités et quelles sont les réponses apportées par les pouvoirs locaux pour garantir le droit à la ville et le respect des droits humains au niveau local? Cette semaine, Renca (Chili) et Valencia (Espagne) partagent leur expérience et les actions qu’ils tentent de mettre en place durant la crise.
Face au COVID-19 les territoires et leurs habitants partagent des défis communs à travers le monde: comment répondre aux besoins de leurs habitants en ces temps de crise, en particulier des personnes les plus vulnérables? Que faire face aux inégalités sociales et territoriales qui s’amplifient avec la pandémie actuelle? Quelles sont les priorités et quelles sont les réponses apportées par les pouvoirs locaux pour garantir le droit à la ville et le respect des droits humains au niveau local pendant et après l’épidémie? Cette semaine, les collectivités locales de Renca et Valencia partagent leur expérience et les actions qu’ils tentent de mettre en place durant la crise.
Renca est une commune de l’aire métropolitaine de Santiago dont les habitants font face à de grandes difficultés sociales et économiques, situation qui sera probablement aggravée par la pandémie actuelle: absence de revenus stables dans les mois à venir en raison de la suspension des activités informelles, aggravation des problèmes d’accès à l’alimentation pour les familles les plus pauvres, conditions précaires de logement rendant difficiles les mesures de confinement ou encore difficulté de maintenir un accès à l’éducation, en l’absence d’accès à internet au sein des ménages.
Néanmoins, le mouvement social national qui s’est lancé depuis octobre 2019 a contribué à l’émergence de nombreux collectifs issus de la société civile avec qui la municipalité collabore activement, notamment via les conseils de quartier, pour recenser les besoins, apporter une première écoute et essayer d’améliorer la coordination entre les différentes initiatives qui viennent en aide à la communauté. La municipalité a également établi un dialogue actif avec deux entreprises importantes de son territoire afin de distribuer des paniers avec des articles de première nécessité et développer des mécanismes de solidarité locale, notamment au travers d’une banque alimentaire. Renca fait également partie du réseau des pharmacies populaires lancé par la municipalité voisine de Recoleta, qui permet de lutter contre les prix très élevés des médicaments issus du secteur privé. Le maire de Renca, Claudio Castro, a fait partie des 50 maires qui ont lancé un appel au gouvernement chilien le 20 mars dernier pour demander la mise en quarantaine du pays afin d’assurer la protection des populations.
La Ville de Valencia s’est également investie depuis le début des mesures de confinements pour essayer de répondre aux urgences de la crise qui frappent durement l’Espagne. La municipalité a pris des mesures fortes en matière de droit au logement: elle a appelé à un moratoire concernant le paiements des loyers et des emprunts immobiliers pour les personnes les plus en difficultés et ouvert une ligne d’assistance téléphonique pour ses habitants menacés d'expulsion ou rencontrant des difficulté en matière de logement. Valencia a également mis en place une plateforme en ligne “Valencia Re-activa” pour que ses habitants puissent trouver les informations nécessaires et entrer en contact avec la municipalité, en particulier pour maintenir les besoins des groupes les plus vulnérables, comme les victimes de violence domestique.
La Ville travaille également avec les associations locales pour améliorer l’accès à la santé et garantir une alimentation de base pour les personnes et les quartiers les plus en difficultés. Le maire de Valencia, Joan Ribó s’est également allié aux maires de six autres grandes villes espagnoles pour demander au gouvernement la mise en place de politiques spécifiques d’égalité sociale et de durabilité dans le cadre de la crise.
Les villes de Renca et Valencia ont souligné l’importance de prendre en compte la question des inégalités dans la gestion de la pandémie : personnes âgées, victimes de violences domestiques,discrimination sociale et cultuelle, personnes sans abris. Renca et Valence ont également partagé leur volonté de de travailler en réseau avec les autres pouvoirs locaux de la CISDPDH, soulignant leur volonté de commencer à travailler des propositions concernant les scénarios post-déconfinement et la mise en place d’un agenda social et de soutien économique local.Il s’agit plus largement d'aborder de manière globale le renforcement et l’amplification de l'agenda des droits humains au niveau local, et l’expérimentation de nouvelles initiatives telles que le revenu de base universel ou le droit au logement pour tous, afin que l’expérience de la crise puisse servir à construir des villes plus justes, plus humaines, plus démocratiques pour tous.