A l'occasion du deuxième Conseil Politique sur le Droit à la Ville, qui s'est déroulé lors du Bureau Exécutif de CGLU à Strasbourg (23-24 mai), les co-présidents et conseillers ont partagé leurs engagements locaux en faveur des droits humains sur les deux vagues d’action de CGLU autour du logement et de la migration. Le Conseil a servi à articuler des messages, à partager des défis locaux et à proposer des stratégies d'action conjointe à mener sur la scène internationale pour les prochains temps forts du calendrier : le Forum de Haut Niveau sur le Suivi de l'ODD 11 (HLPF) à New-York en juillet et l’officialisation du Pacte mondial pour la migration (GCM) à Marrakech en décembre.
Les conseils politiques de CGLU (4 au total) sont de nouveaux mécanismes de consultation, initiés en décembre dernier lors du Conseil Mondial de Hangzhou. Parmi les objectifs déclarés des Conseils (qui sont formés par des représentants locaux de différentes régions du monde) : la promotion du programme de travail de l'organisation, le renforcement de la participation politique des membres, l’ouverture d’ espaces de discussion afin d’articuler des alliances potentielles.
Compte tenu de notre travail thématique et les priorités de notre réseau de membres, notre Commission a été fortement liée à l'organisation du Conseil Politique sur le Droit à la Ville.
Le dernier Bureau Exécutif de Strasbourg a fourni l'espace pour organiser la deuxième édition du Conseil Politique sur le Droit à la Ville, introduisant exceptionnellement cette année la participation de représentants de gouvernements nationaux en raison de la tenue du premier forum des autorités locales et régionales au prochain HLPF.
Le Conseil a réuni participants de Barcelone, Cordoba (Argentine), Pikine (Sénégal) et Athènes, aussi bien que de représentants des gouvernements d’Espagne et de l’Equateur.
Solidarité municipaliste pour porter le droit au logement au HLPF de juillet
Plusieurs membres et participants actifs de la Commission ont contribué à ce débat. En ce qui concerne au logement, la conseillère de Barcelone, Laura Pérez, a présenté une première déclaration sur la question du Droit au logement et du Droit à la ville, soulignant l’engagement de la ville de Barcelone sur cette thématique et appelant, aux côtés de la ville de Montevideo et du Territoire de Plaine Commune, les autres gouvernements locaux à se joindre à cette initiative. Ce groupe de villes est ouvert à forger des alliances pour faire avancer des propositions concrètes qui traitent de phénomènes tels que la gentrification, le tourisme massif, la financiarisation du logement ou encore l’activité des fonds d'investissement.
Le maire de Pikine, Abdoulay Thimbo, a souligné les difficultés rencontrées pour faire face à l'habitat précaire et à l'existence de logements informels dans sa ville. À cet égard, la municipalité a compté sur la coopération occasionnelle de l'Etat sénégalais pour réaliser des projets concrets qui ont amélioré la vie de ses habitants. Oscar Valentino, représentant du Ministère du Logement équatorienne, a montré comment le droit au logement peut être promu au niveau national et avec une approche territoriale pour assurer le bien vivre des habitants.
Le Conseil a rappelé son implication dans la campagne The Shift, soutenu par la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le logement convenable et a validé un travail conjoint autour de la Déclaration portée par Barcelone. Parmi d'autres revendications, le texte défend plus de compétences juridiques et fiscales pour les villes, des ressources pour agrandir le parc de logements sociaux, promouvoir la production sociale et communautaire de l’habitat, défendre l'approche du droit à la ville et renforcer la solidarité municipaliste mondiale.
Faire avancer l'approche par les droits dans la gouvernance mondiale de la migration
La question de la migration a également été au centre du débat. En ce sens, le Conseiller Lefteris Papagiannakis, maire adjoint de la ville d’Athènes, a souligné l'engagement de sa ville dans le développement des politiques locales pour l'accueil et l'inclusion des migrants et des demandeurs d'asile.
Il a également souligné que les villes sont des acteurs clés pour assurer la cohésion sociale au niveau territorial, aussi bien que dans l’élaboration de discours positifs sur la diversité culturelle et la lutte contre les préjugés. Il a enfin présenté l’initiative, porté initialement par la ville de New-York d’une déclaration commune d’une quarantaine de villes à travers le monde à l’occasion des négociations autour du Pacte Mondial pour la Migration.
Dans le même sens, le maire de Córdoba, Ramon Mestre, a souligné l'importance de promouvoir la convivialité et de mettre en place des politiques volontaristes au niveau local afin que les migrants puissent accéder aux services et à l'espace public en tant que droits.
A cet égard, les intervenants ont appelé tous les acteurs impliqués dans la gouvernance de la migration à fonder leurs politiques sur l’approche par les droits. Ils ont appelé à la participation des gouvernements locaux dans les campagnes internationales qui cherchent à ce que ces acteurs nationaux et internationaux considèrent l'expérience des villes, reconnaissent les défis auxquels ils sont confrontés et incluent des mécanismes de participation pour les autorités locales dans la définition des stratégies nationales et internationales pour la migration.
CGLU promeut ce débat depuis un an autour de la campagne Cities4Migration.