Le 9 décembre 2024, après deux ans de travail avec la ville de Barcelone et les gouvernements locaux et régionaux du monde entier pour faire avancer l'agenda antiraciste au niveau mondial, notre Commission, en collaboration avec la ville de Barcelone, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et l'UNESCO, a organisé l'événement parallèle « Villes et droits humains : Approches collaboratives contre le racisme et la discrimination », dans la perspective du 4e Forum mondial de l'UNESCO contre le racisme et la discrimination, afin de renforcer l'engagement des gouvernements locaux et régionaux dans cette lutte mondiale.
Mme Ashwini K.P, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, le coprésident de la CISDPDH et maire de Grigny, Philippe Rio, ainsi que des représentants des villes de La Haye, Montevideo, Gwangju, La Courneuve et Esplugues de Llobregat ont également participé à la session.
L'antiracisme et la non-discrimination comme axes clés et transversaux du Pacte social local en vue du Sommet mondial des Nations unies pour le développement social en 2025
Cette session représentait une partie fondamentale du Pacte Social Local, un processus initié par CGLU lors de l'U20 à Rio de Janeiro et visant à renforcer la contribution des gouvernements locaux au Deuxième Sommet Mondial de l'ONU pour le Développement Social, qui se tiendra au Qatar en novembre 2025. Le Pacte social local est consolidé comme une plateforme politique transformatrice visant à faire progresser la justice sociale, l'égalité et le développement urbain durable par le biais de l'action locale. Dans ce contexte, l'antiracisme et l'antidiscrimination sont positionnés comme des thèmes transversaux clés, afin de donner la priorité à des questions fondamentales telles que le logement, la justice climatique, les droits culturels et l'accès universel à des services publics de qualité. Cette approche souligne également la pertinence de l'intégration de l'intersectionnalité et des perspectives décoloniales dans les politiques publiques, promouvant des transformations profondes vers des sociétés plus inclusives et équitables.
Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU, a réaffirmé l'engagement de notre mouvement municipal à conduire un changement systémique à travers le Pacte social local lors de la session plénière du forum « Les villes comme catalyseurs : stratégies municipales pour des politiques locales inclusives », qui s'est tenue le 10 décembre, Journée internationale des droits humains. La séance plénière a réuni les villes de Barcelone, Irbid, Londres, Bologne, La Haye, São Leopoldo et La Courneuve et a été animée par Fabiana Goyeneche, présidente du comité directeur d'ICCAR.
Approches municipales collaboratives du racisme et de la discrimination
Lors des deux sessions, les représentants des gouvernements locaux et régionaux ont partagé les approches qu'ils mettent en œuvre dans leurs politiques publiques pour renforcer leur engagement contre le racisme et la discrimination :
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L'utilisation d'approches décoloniales et intersectionnelles pour réparerr les communautés.
À La Haye, un comité indépendant est chargé de réparer aux injustices historiques qui affectent encore la vie des habitants, a expliqué Mariëlle Vavier, maire adjointe. Montevideo dispose également d'un département spécial chargé de réparer la population afro-descendante par l'accès aux services publics et le droit au logement, à la culture et à la santé. Le rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée, Ashwini K.P., a encouragé l'utilisation de ces approches, en particulier face à la montée de l'extrême droite et de l'extrémisme.
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Responsabilité des gouvernements locaux et régionaux en tant qu'institutions qui ont un rôle potentiel dans la perpétration de la discrimination raciale et de la xénophobie
Par le bias de la Direction des services des droits de la citoyenneté, Barcelone garantit la diversité dans les institutions grâce à la visibilité et à la sensibilisation, a déclaré Anabel Rodríguez Basanta, directrice de cette institution. La ville de Barcelone a fait part de la longue expérience de son Bureau pour la non-discrimination et de l'adoption d'un plan municipal intitulé « Barcelone, ville antiraciste », car « il ne suffit pas de ne pas être raciste », comme l'a déclaré le maire Jaume Collboni lors de la cérémonie d'ouverture du forum. De leur côté, à La Haye, les institutions ont également intégré la nécessité de renforcer la promotion de la diversité par le dialogue et la sensibilisation. Les villes de Barcelone, La Haye et Bologne ont commencé à s'interroger sur leur propre rôle dans la perpétuation des schémas racistes ou discriminatoires dans leurs actions publiques.
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Aborder la dimension spatiale de la discrimination par le biais du facteur territorial
À La Courneuve, on a créé un Atlas des inégalités pour comprendre les disparités sur le territoire afin de créer des politiques spécifiques pour comprendre les liens entre la discrimination raciale et l'aporophobie, a déclaré le maire Gilles Poux. La municipalité de La Courneuve milite depuis plusieurs années pour faire reconnaître la discrimination territoriale comme facteur aggravant du racisme sur son territoire, identifiant que les habitants issus des groupes ethniques souffrent d'une double discrimination parce qu'ils vivent dans des quartiers populaires. À Londres, ils ont également prêté attention à la relation entre race et pauvreté, où une aide financière a été accordée aux minorités raciales, a expliqué la maire adjointe Debbie Weekes-Bernard. À Bologne, ils encouragent les politiques visant à lutter contre la discrimination institutionnelle et à faire en sorte que toute personne née à Bologne soit considérée comme « bolonaise », a déclaré Emily Clancy, adjointe au maire.