02/12/2021

Les gouvernements locaux explorent le rôle de la coopération municipaliste avec le mouvement feministe, visant à favoriser la transformation des programmes locaux sur l’égalité et la participation

Le 1er décembre, notre Commission a co-organisé la session spéciale “Municipalisme, mouvements sociaux et approches féministes” dans le cadre de la Conférence de l'OIDP. L'événement a présenté des perspectives émergentes parmi les gouvernements locaux sur la coopération municipale avec le mouvement féministe et les défenseurs locaux des droits humains. Les interventions d'éminentes dirigeantes locales à la Commission et au-delà ont montré l'importance de ces efforts de co-création pour parvenir à des territoires urbains plus inclusifs et démocratiques, qui prennent soin des droits de tous leurs résidents.


L'événement a rassemblé des femmes élues démocratiquement aux échelles locaux et régionaux, telles que : Silvana Pissano (maire de la municipalité B de Montevideo, Uruguay) ; Gissela Chalá (vice-maire de Quito, Équateur) ; Eva Mieri (conseillère de Quilmes, Argentine) ; Chloé Le Bret (conseillère de Grenoble, France) ; Odette N'Zy (conseillère de Cocody, Côte d'Ivoire) ; Carolina Contreras (conseillère de Quilpué, Chili) et Janet Ågren (conseillère d'Umea, Suède). La session a également accueilli les contributions de femmes qui participent à des organes consultatifs locaux ou dans la société civile, et qui abordent directement les questions liées à la participation des femmes aux affaires publiques locales.

Les participantes ont souligné le rôle crucial de la participation des femmes au gouvernement local (notamment par leur élection en tant que maires, adjointes ou conseillères) ainsi que de l'intégration de la dimension de genre par le biais de la création de secrétariats spécifiques ou de plans d'action locaux. Ces deux processus parallèles contribuent à transformer l'administration publique de l'intérieur, et n'auraient pas été possibles sans l'organisation féministe.

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Ces nouveaux leaderships ne changent pas seulement la façon dont les gouvernements locaux sont organisés en interne, mais aussi la façon dont ils se rapportent aux résidents. En ce sens, elles encouragent une plus grande décentralisation du pouvoir au niveau du quartier et construisent la confiance par le consensus, la coproduction et l'écoute active.

Les élues locales apportent également de nombreuses approches innovantes de l'action publique, comme le “soins”, le bien vivre ou l'écoféminisme. Les droits des femmes et les droits environnementaux sont étroitement liés dans un cadre de solidarité intergénérationnelle. Ces femmes élues promeuvent également un programme interculturel qui reconnaît les identités plurielles des territoires urbains. Enfin, nombre d'entre eux adoptent la vision du droit à la ville, pour proposer non seulement un vaste programme de droits humains, mais aussi de nouvelles façons de réaliser ces droits.

Les participantes à l'événement ont souligné le rôle clé des organes de démocratie participative pour canaliser la participation des résidents aux affaires publiques. Cependant, elles ont également reconnu que ces organismes tendent à exacerber les inégalités entre les hommes et les femmes - en particulier l'inégalité de participation, les hommes ayant tendance à participer davantage aux événements et aux espaces publics.

Les gouvernements locaux s'attaquent à ces disparités en créant des organes de participation qui permettent aux femmes de participer plus souvent et d'une voix plus forte. Ils soutiennent également l'autonomisation des femmes, facilitent l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée grâce à des services de garde d'enfants, ou s'attaquent à la violence dans les affaires publiques pour encourager leur participation politique.

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Les participantes à la réunion ont souligné le rôle clé de l'approfondissement du dialogue avec le mouvement feministe pour renforcer leur travail de transformation au sein de la sphère publique, ainsi que pour obtenir des changements structurels au niveau social. Elles se sont engagés à renforcer la coopération entre les gouvernements locaux et les défenseurs des droits autour de l'idée d'un municipalisme féministe international. Cette idée est pleinement inscrite dans le plan d'action de Cités et Gouvernements Locaux Unis. En conséquence, la coordinatrice de la CGLU-CISDPDH et celle de l'OIDP ont invité ces femmes leaders locales à continuer à alimenter la conversation de CGLU sur le municipalisme féministe et les droits des femmes, en apportant ces messages dans le processus du Pacte pour l'avenir de CGLU.