La CISDPDH de CGLU, Ernestine Ronai et Amélie Videau , respectivement responsable et coordinatrice de l'Observatoire international des violences envers les femmes (OIVF) de Seine-Saint-Denis (France) ont recontré la Mairie de Barcelone lors d'une visite de deux jours pour découvrir et échanger sur les initiatives locales en matière de violence envers les femmes. La visite s'est déroulée dans le cadre du programme international : « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes des violence ».
Le premier jour de la visite a été consacré à la découverte des services de lutte contre la violence de la Ville de Barcelone et de leur fonctionnement. Les représentants de l'OIVF ont visité le Servicio de Atención Recuperación y Acogida de las Violencias Machistas - SARA, qui représente la principale voie d'accès aux ressources publiques et privées pour l'hébergement d'urgence et à long terme des personnes subissant des violences de genre. Les deux territoires ont également échangé sur les outils et projets spécifiques de la Ville de Barcelone, tels que le « Circuit de Barcelone contre la violence machiste », un système de travail en réseau, de coopération et de collaboration entre différents acteurs dans les domaines de la santé, du social, de la police, de la justice et de l'éducation pour aborder la prévention, et les soins apportés aux femmes et à leurs enfants d'une manière globale, multidisciplinaire et transversale.
Les employés de la Mairie ont aussi détaillé les méthodologies mises en œuvre par la ville pour évaluer le risque de violence, détecter les différentes phases de la violence, et activer les mécanismes appropriés pour chacune d'entre elles. Ces méthodes ont été déployées à travers le , protocole de sécurité, le dispositif d’accueil et le protocole de féminicide. La Seine-Saint-Denis et Barcelone ont également discuté de l'importance des données sur les violences conjugales, ainsi que du traitement et du suivi spécifiques des victimes de la phase d'urgence jusqu’à leur autonomie.
Les discussions et les échanges entre les deux territoires ont principalement porté sur la notion de "recuperación" adoptée par Barcelone pour offrir aux victimes de violences une prise en charge globale (de l’arrivée au SARA à l’autonomisation sociale et économique) fondée sur différentes formes de soutien et de coopération entre les acteurs locaux.
Au cours de l’après-midi, une visite a été effectuée dans un centre d'hébergement « de long séjour » , afin de découvrir un dispositif majeur du système d'hébergement lié à la violence masculine de la Ville de Barcelone. et pour observer les mécanismes de soins et d'accompagnement pour la « récupération » de la violence subie qui y sont mis en œuvre. L'après-midi a également été consacrée à la visite de Plural, un nouveau « Centre pour les masculinités » - qui fait partie du Servicio de Atención a Hombres para la Promoción de Relaciones no Violentas – SAH - destiné à la population masculine qui souhaite évoluer vers des modèles relationnels plus ouverts, respectueux et sains. Eva Martínez Schiaffino, directrice de Plural, a souligné l'importance de l’héritage et de la continuité des dispositifs existants à Barcelone, comme le Circuit contre la violence masculine, afin de renforcer l’engagement des hommes, d’encourager des changements de comportements et de repenser leurs modèles de masculinité comme un moyen de prévention des violences envers les femmes.
Le deuxième jour, les représentants de l'OIVF se sont réunis avec la CISDPDH de CGLU pour discuter des prochaines étapes du programme international, et ont fait une visite spéciale à la Cité de la Justice de Barcelone pour assister à une audience sur la violence conjugale.
le Comité et l'OIVF ont ensuite rencontré Eduard Corbella, conseiller sur les féminismes et LGTBI, et Maria Rangel, directrice des services des Féminismes et LGTBI pour présenter leur programme international mené avec la Seine-Saint-Denis, « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes des violence » . Cette rencontre a également été l'occasion de présenter les actions menées parl'Observatoire de la Seine-Saint-Denis (le protocole sur les féminicides et les mesures de protection des victimes pour l'exercice des droits parentaux), Enfin, cet échange a permis d’aborder la manière dont la mise en réseau et l'apprentissage peuvent contribuer à renforcer le plaidoyer et le rôle des collectivités locales dans la lutte contre la violence envers les femmes.