18/10/2018

MedCités célèbre sa conférence annuelle visant le renforcement des liens entre les agendas locaux et internationaux dans la Méditerranée

Le réseau des villes méditerranéennes MedCités a tenu sa conférence annuelle les 4 et 5 octobre à Barcelone, en réunissant près de 40 représentants locaux de la région méditerranéenne. Organisée sous le thème « Villes méditerranéennes : durables et équitables pour tous », la Conférence a évalué les liens entre les pouvoirs locaux et les agendas internationaux (Nouvel Agenda Urbain et Agenda 2030) dans la région, soulignant le rôle essentiel de la coopération entre villes pour relever des défis communs.

Lors de l’ouverture de la conférence, la mairesse de Barcelone et Président de la région métropolitaine de Barcelona (AMB), Ada Colau, a souligné que « Barcelone n'est pas seulement une ville méditerranéenne, mais une ville à vocation méditerranéenne » et que « les villes doivent devenir des acteurs principaux dans la construction d'un agenda commun pour la région : un agenda qui s'attaque à des défis communs pour construire une région pour la vie ». Colau a également évoqué la question de la migration, soulignant que « la migration est un droit » et soulignant la nécessité d'une « politique migratoire sûre ».

A son tour, M. Mohamed Idaomar, maire de Tétouan et président de MedCités a souligné à quel point les pouvoirs locaux méditerranéens « ont besoin d'un réseau tel que MedCités ; un espace de promotion de la gouvernance régionale, en faveur de la décentralisation, d'échange de pratiques et de renforcement des capacités des pouvoirs locaux ». Medcités est en effet un réseau important pour les pouvoirs locaux méditerranéens, riche de 25 ans d'histoire dans la construction de villes et de zones métropolitaines durables et inclusives.

Le Secrétaire général de MedCités, Xavier Tiana, a rappelé que cette Conférence visait à « définir les priorités des pouvoirs locaux-membre pour permettre à l'organisation de définir un plan stratégique » conformément au processus en cours aux niveaux régional et international, telles que « la reconnaissance du droit à la ville ou la localisation des Objectifs de Développement Durable ». La Secrétaire générale de CGLU, Emilia Saiz, a insisté sur le fait que « la Méditerranée concentre la plupart des défis mondiaux existants en termes de développement durable, ainsi que de nombreuses solutions pour les résoudre ».



Les maires d'Al Fayhaa, de Barcelone, de Montpellier et de Tunis ont exprimé leurs points de vue et leurs priorités concernant ces idées, en convenant de la nécessité de plaider en faveur d'un agenda pour la région. Mme Colau (Barcelone) a souligné que « les villes sont en mesure de promouvoir un agenda renouvelé 25 ans après la déclaration de Barcelone (1995) », beaucoup dans la même veine que le président Kamareddine (Al Fayhaa) : « réduire la pauvreté et le renforcement de la cohésion est essentiel pour la région, et la localisation des ODD ou des droits humains pourrait être considérée comme une opportunité à cet égard ».

Mme Souad, mairesse de Tunis a souligné que « la décentralisation reste un défi majeur pour la région, car les gouvernements locaux connaissent une régression en termes d'autonomie locale, de compétences et de ressources », tandis que M. Saurel (maire de Montpellier) a souligné les opportunités offertes par la diplomatie des villes : « les maires parlent la même langue : les villes sont les lieux de création d’emplois, d’inclusion des jeunes, de pratique de la démocratie locale et d’expression culturelle ».

Deux tables rondes ont eu lieu après le panel d’ouverture, rassemblant des autorités locales d'As-Salt, de Jezzine, de Larnaka, de Sfax et de Tirana pour discuter de la réalisation de villes durables sur le plan environnemental ; et de Dubrovnik, Málaga, Marseille, Rome, Tétouan et Salerne pour explorer les moyens de favoriser le développement et de lutter contre les inégalités. Les intervenants ont partagé des expériences locales dans des domaines tels que la gestion des déchets, la mobilité urbaine, la prévention de la radicalisation, le changement climatique, l'urbanisme ou la croissance inclusive, réaffirmant MedCités en tant que réseau bien consolidé en termes d'échanges de politiques.