La ville de Barcelone a récemment partagé le rapport 2019 de son Observatoire des discriminations : un effort collectif mené par la municipalité et une quinzaine d'organisations de la société civile locale, qui tente d’identifier l'évolution des épisodes discriminatoires dans la ville d’un point de vue local. Il s'agit d'une initiative intégré dans le système de protection des droits humains mis en place par Barcelone, qui soutient à la fois le travail de ses propres mécanismes locaux de protection et de promotion des droits humains ainsi que de la société civile et les associations locales.
Une initiative publique qui vise à surveiller et comprendre la discrimination à l'échelle locale
Le rapport analyse les discriminations subis à l'échelle locale tout au long de l'année 2019, en prêtant attention à des facteurs tels que la diversité des groupes discriminés, les acteurs responsables ou les espaces de la ville dans lesquels ils ont lieu. Le rapport souligne que 33,4% des cas font référence au racisme, suivis par la LGTBphobie (25,7 %) et la discrimination fondée sur le handicap (11,3 %). Le rapport établit aussi un diagnostic territorial qui permet d’identifier quels sont les sites qui concentrent le plus grand nombre de cas : dans les établissements publics, la majorité des cas sont concentrées dans les transports publics ou les hôpitaux - au niveau des établissements privés, les restaurants et les centres de loisirs sont les plus fréquents. En ce qui concerne l'acteur responsable de ces actes, le 37,2% concernent des personnes physiques et 35,6% des entités privées, tandis que l'administration accumule un 16,2% des cas.
Il convient également de noter la manière dont le rapport intègre des innovations pour l'analyse locale de la discrimination, telles que des mesures visant à reconnaître la sous-déclaration ou à introduire la perspective intersectionnelle. L'utilisation de Relief Maps a été incorporée à cet fin : un outil axé sur le contexte de chaque personne et sa perception de l'inconfort ou du bien-être selon qu'elle se trouve dans la maison familiale, l'espace public, son travail... Il permet d'identifier les “lieux d'oppression”, les “lieux controversés” et les “lieux neutres” en fonction des facteurs qui définissent la discrimination, tels que l'orientation sexuelle, l'ethnicité, le sexe ou la classe sociale.
La coopération avec les associations et les défenseurs locaux des droits humains renforce l'action publique municipale
Ce rapport est le résultat d'une coopération mené par la ville de Barcelone et une quinzaine d'organisations locales. En fait, la ville a renforcé depuis des années son réseau de surveillance des droits humains - tant au niveau municipal, avec son Bureau pour la non-discrimination (qui dispose de mécanismes de prise en charge juridique et psychosociale et de soutien aux victimes, ainsi que de promotion et de réalisation de campagnes de sensibilisation) - qu'au niveau associatif, avec un nombre solide d'entités locales dédiées à l'assistance aux victimes et aux actions de plaidoyer. La ville dispose également d'un outil de coordination avec les associations à partir duquel des initiatives spécifiques sont lancées, tels que l'Observatoire des discriminations.
« Ce rapport est le résultat d'une coopération mené par la ville et une quinzaine d'organisations locales : En fait, la ville a renforcé depuis des années son réseau de surveillance des droits humains - tant au niveau municipal qu'au niveau associatif »
Cette coopération a permis d'améliorer la capacité de collecte et d'analyse des données et à lancer un processus de réflexion commune, le tout en vue de promouvoir des mesures plus efficaces en faveur d'une ville sans discriminations. Les circuits de coordination et de traitement conjoint entre les deux parties sont de plus en plus consolidés, devenant un élément central du modèle de ville des droits humains développé à Barcelone au cours des deux dernières décennies. Sur un plan spécifique, le rapport comprend de recommandations adressées à la fois aux administrations et aux organisations.
Premiers impacts du COVID-19 sur la discrimination et autres violations des droits humains
L'événement de présentation du rapport qui s'est tenu le 27 mai a permis aux associations participant à la rédaction du rapport de partager leurs diagnostics sur la situation actuelle, particulièrement marquée par la pandémie COVID-19. Elles ont souligné, par exemple, que les contrôles de police dus aux profils ethniques sont de plus en plus nombreux ; que de nombreux migrants ont plus de difficultés à accéder aux aides sociales ; que les femmes sont plus exposées à la contagion en raison de leur rôle de soignantes ; ou que le fait de vivre ensemble au sein du noyau familial génère un stress plus important pour les jeunes ayant une identité sexuelle différente. Ce débat a mis en évidence la nécessité de coordination pour faciliter l'accès à l'information, en tirant parti de la capacité des entités d'accéder à des réalités sociales spécifiques.
Barcelone partage le rapport 2019 de l'Observatoire des discriminations en catalan, espagnol et anglais. La vidéo de la présentation est accessible sur ce lien. Cette initiative s'ajoute à d'autres propositions innovantes dans ce domaine partagés par la ville, comme son guide méthodologique sur les villes des droits humains ou son Bureau pour la non-discrimination. Barcelone est à la disposition des autres villes pour fournir des informations complémentaires sur ces expériences. Pour plus d'informations, veuillez contacter notre Secrétariat.