14/03/2018

Les gouvernements locaux se mobilisent pour faire entendre leur voix et la défense des droits dans la gouvernance mondiale des migrations

Après avoir présenté, à l’occasion de la Conférence Villes et Migrations, la nécessité d'écouter les villes et de défendre des stratégies fondées sur les droits concernant les politiques migratoires, le mouvement mondial des gouvernements locaux pour la migration s'apprête à faire entendre sa voix en 2018.


Les gouvernements locaux sont à la pointe des politiques migratoires garantissant l'universalité des droits

Tenue à Malines du 16 au 17 novembre 2017, la Conférence Villes et Migrations a supposé une grande avancée dans la visibilité globale des gouvernements locaux en matière de politique migratoire.

Elle a effectivement donnée la parole à des centaines de villes et organisations d’aide aux migrants, qui ont appelé à la reconnaissance et au renforcement de leur action et à prioriser une approche par les droits dans la gouvernance globale des migrations. Pour renforcer l'engagement de CGLU à cet égard, la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains a organisé un évènement parallèle (Mobilité humaine et Droit à la Ville) et animé une session officielle (Droits humains des migrants). Le compte-rendu de ces sessions est maintenant entièrement accessible.

Compte-rendu des sessions de la Commission à Malines

Les deux événements ont suscité une grande participation, mobilisant dirigeants locaux et associations autour d’une feuille de route importante sur la question migratoire.

Plusieurs initiatives locales ont été présentées (documents d'identité locaux, démarches de coopération décentralisée ou mise en place de bureaux de lutte contre la discrimination) ainsi que des témoignages sur les réalités locales vécues: Nador  ville-carrefour des routes migratoires, Pikine et sa périphérie populaire à la fois point d’arrivée et de départ de mouvements migratoires, ou la stratégie de Barcelone pour lutter contre la discrimination et le racisme.



Vers un mouvement mondial des gouvernements locaux pour la migration

En perspective, la Conférence de Malines n'a pas été un événement isolé mais s’est construite à partir d’une solide assise sur le terrain. Depuis longtemps, les gouvernements locaux ont démontré leur volonté non seulement d'être reconnus comme des acteurs clés en matière de politique migratoire, mais aussi d'être à la pointe d'une approche renouvelée au sujet : une approche fondée sur l’articulation de discours positifs, de lutte contre le racisme et de promotion de la cohésion sociale et de l'universalité des droits comme moyen pour ne laisser personne en arrière.

Résolue à poursuivre ce programme mettant en valeur les initiatives des gouvernements locaux, CGLU a promu la vague d'actions « Villes pour la Migration ». Dans ce cadre, la Commission s'est engagée à souligner la nécessité de garantir l'universalité des droits et la cohésion sociale. Cet engagement s’est fait aux côtés des autorités locales, des organisations de la société civile et des associations d’aide aux migrants.

Faire entendre la voix des villes face la communauté internationale

Au niveau concret, la campagne des « Villes pour la Migration » s’articule autour de plusieurs événements clés pour 2018, à commencer par la Conférence du Pacte mondial sur la Migration (qui se tiendra du 10 au 11 décembre).

Pour rappel, ce Pacte est conçu dans le cadre de l'ONU pour "protéger la sécurité, la dignité et les droits humains (...) de tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire" grâce à un accord renouvelé dans lequel les états "s'engagent à coopérer pour faciliter une migration sûre, ordonnée et régulière". Dans ce cadre, CGLU et ses partenaires ont défendu une plus grande reconnaissance par les Etats et les acteurs internationaux de l'action des gouvernements locaux sur la migration, ainsi que le renforcement de leurs capacités à cet égard.

Il convient toutefois de noter qu'après la publication de l'avant-projet du Pacte, les membres de CGLU ont exprimé leur préoccupation en raison du « manque de références dans ce document aux autorités locales et régionales et à leur contribution à la gouvernance de la migration ». Vous pouvez en savoir plus sur ce sujet ici.

"CGLU à propos de la version préliminaire du Pacte mondial pour la migration"

D'autre part, une Conférence des Villes pour les droits humains se tiendra à Barcelone au même moment de la Conférence du Pacte (10-11 décembre). A cette occasion, des dirigeants locaux du monde entier promouvront un engagement renouvelé en faveur des droits et de la migration au niveau local. Cet événement coïncidera avec la célébration du 20e anniversaire de la Charte européenne pour la sauvegarde des Droits Humains dans la Ville et le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. En outre, la prochaine édition du Forum mondial des villes pour les droits humains de Gwangju (18 au 21 octobre 2018) portera une grande attention à la question de la migration et de la convivialité.