15/05/2018

Le droit à la ville dans une terre en conflit : les villes palestiniennes aux 70 ans de la « Nakba »

À l’occasion du 70e anniversaire de la Nakba, nous transmettons les paroles du maire de la ville palestinienne de Bethléem, Anton Salman, qui a participé, à l'invitation de la Commission et de sa ville co-présidente de Gwangju, au Forum Mondial des Villes pour les Droits Humains (Gwangju) : un espace d'échange et de solidarité entre villes et communautés locales engagées avec la promotion des droits, la démocratie locale et la paix.

Dans le discours d'ouverture du Forum, le maire Salman a appelé à la défense des droits et la paix pour les habitants de Palestine et de Bethléem ; une ville que, selon Salman « bien que transmette la paix et la justice au monde, ne vit pas en paix : entourée de discrimination, confiscation des terres et contrôles de sécurité multiples, notre vie quotidienne est drastiquement affectée ».

Dans son discours, le maire a souligné le fait que « chaque jour il y a des Palestiniens tués, blessés ou arrêtés », que « la spirale de la violence continue ainsi que ses conséquences » et qu'il est impératif que la communauté et les organisations internationales « abordent les causes sous-jacentes de cette situation, où les droits des Palestiniens sont violés et ils doivent constamment faire face à la marginalisation ».

Dans la mesure où « nous refusons de continuer à vivre à l'ombre d'un mur et en l'absence d'une action internationale claire pour mettre fin à cette situation », le maire Salman a souligné la détermination des Palestiniens à parvenir à la paix.

En effet, cet appel a eu pour effet que dans la déclaration finale du Forum, la communauté de villes présentes manifestait son inquiétude « par les violations persistantes des droits dans les Territoires palestiniens » et appelé à travailler pour trouver « une solution pacifique au conflit ».


La ville de Bethléem est un membre direct de CGLU et une ville active au sein de notre Commission.

De plus, la Commission comprend trois municipalités palestiniennes membres : Beit Fajjar, au sud de Bethléem ; Khan Younis, dans la Bande de Gaza ; et Jéricho, près de la mer Morte.

Beit Fajjar est situé dans les environs de Bethléem, dans la partie centrale de la Cisjordanie, et abrite une population de 10 000 habitants. La municipalité a une activité économique prospère, liée au marbre, à l'oléiculture et au pâturage, bien que cela soit souvent affecté par les effets indirects du mur qui isole la Cisjordanie, en plus de l'existence de colonies et routes de transport ségrégés.

Khan Younis est la deuxième ville de la bande de Gaza ; l'une des deux parties dans laquelle le territoire palestinien actuel est divisé et l'une des zones les plus densément peuplées de la planète. Khan Younis abrite l'un des camps de réfugiés les plus peuplés de la bande – 84 325 personnes selon l'UNRWA – dont beaucoup sont des descendants du Nakba (1948). La même agence de l’ONU dénonce comme principaux problèmes du camp « la surpopulation, le manque logement adéquat, chômage et difficulté d'accès aux services de base ».

Jéricho se trouve près des rives du Jourdain et de la Mer Morte, et est considérée comme l'une des plus anciennes villes de la planète. Aujourd'hui, il compte environ 20 000 habitants. En 2011, la Commission a travaillé avec la municipalité pour mener une étude de cas sur ses politiques à la jeunesse, la participation et l'inclusion autour du « Conseil municipal des enfants ». Vous pouvez consulter cet étude de cas dans notre Observatoire Villes Inclusives.


Le Conseil Mondial de Cités et Gouvernements Locaux Unis - CGLU s'est prononcé sur la situation des villes palestiniennes en 2014, dans le cadre de l’Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien (ONU). À cette occasion, les membres de CGLU ont adopté une résolution rappelant la solidarité du réseau avec les collectivités locales et les peuples de Palestine.

Le Fonds andalou des Municipalités pour la Solidarité Internationale – FAMSI a organisé une Conférence Internationale de gouvernements locaux et organisations de la société civile en faveur des droits des Palestiniens (2014) avec le soutien de CGLU. Cette conférence a donné lieu à « la Déclaration de l'olivier », qui exprime la volonté d'un groupe de villes de combattre cette situation par la solidarité des gouvernements locaux et de la société civile.

L'organisation des collectivités locales françaises, Cités Unies France (CUF), a créé un cadre de solidarité et de coopérations décentralisées entre collectivités locales françaises et autorités locales palestiniennes. Le « Réseau de Coopération Décentralisée avec la Palestine (RCDP) » a été créé en 1994. Son activité s'est développée au fil du temps pour articuler, conseiller et représenter, aujourd'hui, la plupart des actions de solidarité promues par les municipalités françaises avec leurs homologues palestiniens.