La politique de Blagoevgrad (Bulgarie) « Aide aux personnes vulnérables » a été mise en œuvre d’avril 2004 à décembre 2007. À travers cette politique, des chômeurs de longue durée en âge de prendre leur préretraite, dont nombre d’entre eux étaient peu qualifiés et certains d’origine rom, ont été invités à recevoir une formation d’assistants sociaux, pour s’occuper de personnes malades ou de personnes âgées seules.
Ainsi, les problèmes sociaux de deux groupes différents recevaient simultanément une solution satisfaisante. La politique faisait partie d’un projet national, SANE (Services sociaux et nouvel emploi), lancé et conçu par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et mis en œuvre en coopération avec le Ministère du travail et des politiques sociales de Bulgarie.
Il s’agissait d’un projet innovant qui a mobilisé les ressources des communautés locales et a permis aux ONG de renforcer leur capacité en termes de prestation de services sociaux.
Présentation et objectifs du projet
L’objectif principal du projet était de piloter un nouveau plan de promotion de l’emploi pour des personnes en âge de prendre leur préretraite en contrepartie de la fourniture de services sociaux aux personnes vulnérables. Ainsi le projet avait pour objectif de contribuer à l’inclusion sociale de groupes vulnérables (handicapés et personnes âgées seules) et de lutter contre le chômage dans le groupe ayant le moins de perspectives, des personnes ayant de faibles qualifications ou des qualifications insuffisantes, en âge de prendre leur préretraite.
La méthodologie de prestation de services sociaux a été élaborée à partir d’expériences partagées, 10 au sein de groupes de discussion mixtes auxquels participaient tous les acteurs : les bénéficiaires des services, les assistants sociaux et les administrateurs et prestataires de services sociaux.
Les bénéficiaires directs du projet ont été les personnes âgées et les personnes handicapées, qui ont bénéficié de services sociaux améliorés, ainsi que les chômeurs de longue durée en âge de prendre leur préretraite, qui ont reçu une formation et ont obtenu des emplois d’assistants sociaux.
Le projet est un modèle pilote de financement, gestion, prestation et suivi décentralisés de services sociaux dans les communautés locales. 12 municipalités l’ont mis en œuvre en 2006 et il a été appliqué au niveau national dans le cadre du programme national « Assistants pour personnes handicapés », financé par le Ministère du travail et des politiques sociales dans 117 municipalités.
Mise en place de la politique d’aide
Le processus d’institutionnalisation a aussi comporté les éléments suivants :
- La méthodologie de prestation de services sociaux a été développée et approuvée par L’Agence nationale pour l’assistance sociale;
- Une base de données de tous les fournisseurs de services sociaux (établissements de droit privé et de droit public) a été créée ;
- En 2008, une association d’ONG prestataires de services sociaux a été fondée, initialement présidée par Mila Sokolova ;
- La profession d’« assistant social » a été légalement reconnue, celle-ci se trouvant désormais incluse dans la Classification Nationale des Professions ;
- Un amendement a été introduit dans la Loi relative à l’Assistance Sociale pour la gestion décentralisée des services sociaux.
Le coût total de mise en place du projet a atteint 7 014 684 USD. Les sources de financement provenaient du Ministère du travail et des politiques sociales, des municipalités pilotes (262 921 USD), du Programme des Nations Unies pour le Développement (100 000 USD) et du contribuable.
Principaux résultats
Les principaux résultats du projet ont été les suivants :
- Renforcement de la capacité institutionnelle de financement, de gestion, de prestation et de contrôle des services sociaux dans les cadres national, régional et municipal ;
- Introduction d’un modèle décentralisé de prestation de services sociaux dans des communautés et la création d’emploi ;
- Mise en œuvre d’une politique sociale à long terme avec un double effet : l’inclusion sociale de personnes vulnérables et l’emploi des chômeurs.
Les obstacles
Les principaux obstacles auxquels il a fallu faire face ont été le dialogue avec toutes les institutions concernées par le projet (la municipalité, le directoire de l’assistance sociale et l’agence locale pour l’emploi). Malgré le fait que Mila Sokolova soit passée de l’autre « côté » et se trouve à la tête du Bureau de service social de la municipalité, des problèmes de communication persistent car il n’y a pas suffisamment d’ONG ayant la capacité de fournir les 11 services sociaux. La question de la durabilité du projet est aussi problématique puisqu’il doit constamment être régénéré.
Pour plus d’information, consultez l’étude complète : Observatoire Villes Inclusives
Pour consulter d’autres études de cas : http://www.uclg-cisdp.org/fr/observatoire