21/01/2015

La ville de Bandung (Indonésie) met en place des programmes multisectoriels pour améliorer la qualité de vie des habitants : le cas du bidonville de Tamansari.

Cette politique s’inscrit dans le contexte d’un sentiment public généralisé de méfiance envers le gouvernement, après son échec dans la gestion de la crise économique qui a affecté l’Indonésie en 1997. Dans ce contexte, les autorités gouvernementales ont développé une nouvelle approche pour recréer un sentiment de confiance envers le gouvernement et entre les différents groupes, en soutenant la coopération pour atteindre les objectifs de développement fixés. Cette nouvelle approche a été adoptée en 2000 pour développer, à Bandung, une communauté plus inclusive en termes de ressources humaines, d’équité, de bien-être économique et social et de durabilité environnementale. Le gouvernement local cherchait également à construire une ville aux services efficaces et efficients par la mise en place de programmes multisectoriels visant à améliorer la qualité de vie des habitants de Bandung.

Les missions induites par cette approche politique étaient les suivantes:

  • Améliorer la qualité des ressources humaines à travers l’éducation et la santé; 
  • Parvenir à l’équité,
  • Améliorer le bien-être économique, social et physique de la population,
  • et améliorer la durabilité environnementale.

Les stratégies correspondantes de mise en œuvre comprenaient des politiques de développement durable, de soutien à la communauté, de soutien économique et participation communautaire.

Le cas de l’amélioration du bidonville de Tamansari de la ville de Bandung est présenté ici afin d’illustrer cette nouvelle stratégie. Les programmes d’amélioration présentés, Cikapundung Clean River (nettoyage de la rivière par la responsabilisation communautaire 2000-2005) et le projet « Fly Over » (pont autoroutier) pour la réinstallation des résidents par une approche fondée sur la communauté (2001-2003), visaient à améliorer le comportement dans l’élimination des déchets et la qualité environnementale des bidonvilles situés le long de la rivière Cikapundung grâce à la mise en place d’une stratégie d’inclusion.

Les objectifs de ces interventions étaient :

  • (1) l’amélioration de la qualité environnementale de Tamansari et
  • (2) l’amélioration du bien-être et l’augmentation du niveau de vie des communautés pauvres de Tamansari.

La zone de Tamansari s’est rapidement transformée en bidonville suite à une croissance non maîtrisée de l’espace urbain et sa structure urbaine est peu intégrée dans Bandung. Sa population actuelle est de 70 000 habitants avec une densité moyenne de 600 habitants/hectare. La proximité des zones commerciales et des 14 universités a attiré des locataires salariés, des étudiants qui y séjournent temporairement et de nouveaux résidents. Par conséquent, la densité du quartier n’a cessé de croître. L’aménagement de la zone objet d’intervention comprend une surface d’environ 300-400 hectares le long du fleuve, avec une densité maximale de 100/ha. Dans la zone d’intervention, 80% des 250 000 habitants étaient pauvres et vivaient avec des infrastructures sanitaires urbaines très limitées et dépourvu de système d’assainissement. Par conséquent, les eaux usées étaient déversées dans la rivière nuisant à la qualité de l’eau.

Le processus participatif mis en œuvre dans le cadre du développement des programmes comprend la création d’un Conseil du développement de Tamansari comme entité représentative de la population participant au programme de réinstallation ; et les plans d’action communautaire de Tamansari qui incluent le développement d’institutions économiques locales telles que, par exemple, les coopératives (Koperasi).

Résultats :

La mise en œuvre de ces programmes a entraîné l’amélioration de la qualité environnementale de plusieurs zones de Tamansari, l’amélioration des logements et des sentiers d’inspection qui bordent la rivière Cikapundung, l’amélioration de la qualité de l’eau et l’installation de systèmes d’assainissement et de drainage, entrainant une meilleure qualité de l’eau de la rivière. De même, le pont sur l’autoroute a permis la réinstallation de la communauté, tout comme le développement du marché et des logements sociaux.

Les principaux obstacles rencontrés sont le faible niveau d’éducation de la population, les contraintes du foncier et le coût élevé des travaux d’aménagement.

Pour accéder à l'étude de cas complète Étude complète

Pour plus d'information : Observatoire Villes Inclusives