Le plan d’action pour les droits et la citoyenneté de la Ville de Barcelone sera mis en œuvre dans de double but de garantir, protéger et respecter les droits de ses habitants à travers les politiques publiques municipales, et de positionner Barcelone comme une référence internationale dans le domaine des droits humains. À cet effet, la Mairie réaffirme son engagement au sein de la CISDPDH et des réseaux de gouvernements locaux engagés pour les droits humains.
Le 27 juin dernier, l’Adjoint au Maire chargé des droits et de la citoyenneté, de la transparence et de la participation de la ville de Barcelone, Jaume Asens, et la directrice des droits, de la citoyenneté et de l’interculturalité, Aida Guillén, ont présenté lors d’une conférence de presse le programme de protection et de garantie des droits humains qui sera mis en œuvre pendant le mandat en cours (2015-2019). Ce programme vise à faire de la ville une référence en termes de droits humains. Il porte autant sur la conformité des actes de la ville de Barcelone avec les droits humains que sur la mise en œuvre de politiques publiques et la défense des droits des habitants à travers des actions de plaidoyer politique en réseau pour lutter contre les violations de droits humains sur le territoire.
Le programme s’appuiera sur un budget annuel d’un million euros, destinés à développer des actions et politiques pour le respect, la protection et la garantie des droits humains : révision normative, plaidoyer politique, programmes de formation, campagnes de communication, création d’un réseau local pour les droits humains, renforcement des réseaux internationaux, élaboration de guides méthodologiques pour des politiques publiques, prévention et lutte contre les discours de haine, mécanismes municipaux de garantie des droits humains, et renforcement des capacités de l’Office municipal des luttes contre les discriminations.
Le Droit à la Ville et l’approche fondée sur les droits humains, au cœur de la nouvelle politique
Les axes principaux de ce plan sont la lutte contre la discrimination et les discours de haine, la défense des droits civils et des libertés publiques dans l’usage de l’espace public, et la garantie des droits de pleine citoyenneté pour tous les habitants de la ville, indépendamment de leur statut administratif. Bref, il s’agit d’assurer le droit à la ville, en localisant les droits humains sur le territoire où ils sont exercés –la ville et ses quartiers– et en garantissant les conditions nécessaires au bien- être politique, social, culturel et écologique des habitants.
Basé sur la longue expérience de la ville de Barcelona - qui a créé un Commissariat pour la défense des droits civils en 1992 - l’actuel plan d’action se réfère aux droits et à la citoyenneté, tout en adoptant une approche plus intégrale et systémique. À travers la question des droits, la ville entend lutter contre les inégalités structurelles et promouvoir un « modèle de ville diverse, interculturelle et polyédrique où toutes les personnes aient un accès réel, effectif et en conditions d’égalité à tous les droits humains reconnus et garantis dans la ville ».
À cet effet, la Direction des droits, de la citoyenneté et de l’interculturalité a mis au cœur de la stratégie la question de l’interdépendance et l’indivisibilité des droits humains.
Le programme s’articule autour de deux axes : d’un côté, le développement de la politique publique en matière de droits humains de la ville, qui impliquera les citoyens et les travailleurs publics ; de l’autre, les droits humains seront introduits comme un axe transversal à tous les secteurs de la Mairie.
Pour cela, le gouvernement de la ville prendra comme référence normative les traités internationaux de droits humains, la législation espagnole de protection des Droits et la Charte Européenne de sauvegarde des droits de l’Homme dans la Ville.
Finalement, l’approche fondée sur les droits humains développée par l’ONU sera appliquée pour la définition, la mise en œuvre et le suivi des politiques municipales. L’approche fondée sur les droits humains est un cadre conceptuel plaçant le respect, la protection et la garantie des droits comme fondement, objectif et instrument des politiques publiques. Elle constitue une approche innovante, capable de renouveler le sens de l’action publique et la relation avec les habitants. A travers cette approche, la ville de Barcelone revient à l’avant-garde des politiques de droits humains sur la scène internationale.
Barcelone reprend le leadership sur la scène internationale
La Charte Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme dans la Ville sera le texte de référence pour la définition des politiques municipales. Adopté en 2000 à Saint-Denis, le travail de promotion de la Charte-Européenne a été assumé majoritairement par la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU. À cet égard, la ville de Barcelone reprendra un rôle actif dans le leadership du réseau de villes de la Commission : Barcelone s’impliquera dans la définition de la stratégie de la CISDPDH et contribuera la capacité opérationnelle du réseau au moyen d’un accord qui inclut un appui économique.
La collaboration avec la CISDPDH de CGLU, ainsi qu’autres réseaux de villes, s’appuie sur la volonté du gouvernement municipal de maintenir une perspective glocale dans la définition de ses politiques, c’est-à-dire, de situer les problématiques et les luttes locales dans des processus de transformation globaux. En outre, elle permettra à Barcelone de se positionner dans le mouvement municipaliste mondial en tant que ville des droits humains faisant de cette politique « la carte de visite de la ville au niveau international ».
Finalement, la ville de Barcelone accueillera en 2018 une rencontre de villes pour les droits humains, afin de célébrer le vingtième anniversaire de la 1ère Conférence Européenne de Villes pour les droits humains –qui a eu lieu à Barcelone en 1998. À cet égard, la ville de Barcelone entend à adopter la Charte-Agenda Mondiale des Droits de l’Homme dans la Cité.