20/12/2019

Démocratie participative pour placer les habitant.e.s au centre : L'OIDP aborde le droit à la ville lors de sa conférence 2019 tenue à Iztapalapa

L'Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP) a tenu les 7, 8, 9 et 10 décembre la 19e édition de sa conférence annuelle à Iztapalapa, Mexico. Des centaines de participant.e.s, à la fois d'Iztapalapa et de Mexico, ainsi que de nombreuses autres parties du monde, ont pris part au principal point de rencontre sur « démocratie participative et pouvoirs locaux » dans le monde entier. Cette édition a connu un niveau d'engagement politique remarquable, qui cherchait à relier des pratiques locales transformatrices basés sur la démocratie participative aux droits humains et au droit à ville, ainsi qu’à inclure les perspectives des périphéries métropolitaines populaires dans ces débats. Cette approche a mené la CGLU CISDPDH à jouer un rôle actif dans le développement de la Conférence.

Iztapalapa appelle à réaliser « des villes participatives avec des droits pleins »

La Conférence de l'OIDP a été accueillie par la Primera Alcaldía (premier mairie) d'Iztapalapa. Il s'agit d'un gouvernement nouvellement créé, qui fait partie du continuum urbain de la capitale du Mexique, l'une des plus grandes régions métropolitaines du monde. En 2019, le leadership de l'OIDP a placé la voix des villes périphériques et populaires au centre des débats sur la démocratie participative. La conférence a proposé le droit à la ville et les droits humains comme alternatives à la financiarisation des villes, à la croissance des inégalités et à la crise écologique, en développant un récit innovatrice et transformateur qui vise à imaginer de nouveaux moyens pour mieux défendre la justice sociale et territoriale.

La réunion d'Iztapalapa a coïncidé avec la célébration de la Journée Internationale des Droits Humains. Plusieurs événements commémoratifs et débats ont été organisés en conséquence. L'Assemblée générale de l'OIDP a adopté à l'occasion de cette Journée un document politique, « La Charte d'Iztapalapa », qui inclut l'engagement de ses membres à protéger les droits humains contenus dans le droit à la ville comme moyen de réaliser une société plus juste et de mieux défendre la souveraineté des peuples.



La contribution de la CGLUH CISDPDH aux débats d'Iztapalapa

LA CGLU CISDPDH a joué un rôle actif dans l'élaboration d'initiatives tout au long de la Conférence, cherchant à renforcer son partenariat avec l'OIDP et à partager le travail de ses membres dans ce contexte.

La session « Co-créer des politiques publiques pour les droits des femmes : violence, espace public et égalité » a été organisée en partenariat avec Metropolis, réunissant des représentants d'Iztapalapa, de Mexico et de Sousse. Dans ce contexte, les participantes ont partagé des pratiques visant à réaliser, grâce à la participation populaire, des villes plus sûres et plus égales pour toutes les femmes et les filles. Parmi les priorités présentées : parvenir à une plus grande représentation des femmes élues dans les collectivités locales ; redistribuer et reconnaître la contribution des femmes dans l'économie des soins ; lutter contre la féminisation de la pauvreté ; ou d'adopter des approches féministes de l'urbanisme. La Seine Saint Denis a partagé aussi son « Observatoire des violences faites aux femmes » à travers d’une intervention vidéo.

En coordination avec le Forum des Autorités Locales de Périphérie (FALP), la Commission a organisé la session « Les périphéries au centre de la métropole : renforcer la participation démocratique par le municipalisme métropolitain ». Cette session a réuni les maires d'Iztapalapa, Clara Brugada, Matola (Mozambique), Calisto Moisses Cossa et Valongo (Portugal), José Luis Ribeiro, ainsi que le maire adjoint de Nanterre, Hassan Hmani. Des importants messages politiques ont été partagés au cours de la session, reflétant la pluralité des défis auxquels sont confrontés les leaders locaux des villes périphériques, ainsi que les opportunités liées à ces territoires. Renforcer le sentiment d'appartenance des habitants, reconnaître la diversité des territoires métropolitaines ou renforcer la gouvernance démocratique et solidaire, ont été des propositions faites par les intervenants et le public.



Le dernier jour, la Commission a organisé un débat rassemblant des pratiques qui apportaient une réponse aux contextes de protestation en faveur des droits humains. Cette session a rassemblé les expériences des contextes locaux au Chili, en Tunisie, en Colombie et en Espagne : de l'auto-organisation populaire au niveau du quartier dans le cas du Chili aux mécanismes participatifs lancés à Bogotá et Sousse visant à regagner la confiance des citoyens. L'alliance avec la société civile a été identifiée comme clé dans le cas de Barcelone, à la fois comme moyen de protéger le bien commun contre les intérêts spéculatifs et de garantir les droits humains face aux épisodes de violence institutionnelle.