Le réseau anti-rumeurs créé par la Mairie de Barcelone en 2010 a reçu depuis sa création les félicitations de nombreuses organisations internationales pour être une bonne pratique sociale. L'idée est très simple : fournir des arguments aux citoyens pour réfuter ou résister aux bobards qui courent de bouche à oreille en référence à l'immigration.
Les immigré-e-s disposent de la totalité des bourses de cantines, paralysent les services médicaux, accaparent tout le logement public disponible, ne respectent jamais l’horaire légal d’ouverture des commerces…Dans ce sens le réseau anti-rumeurs se charge de combattre ces stéréotypes en utilisant des données objectives et en les diffusant à travers un réseau d'activistes. Le réseau se compose principalement d’organisations et de citoyens qui reçoivent volontairement l’information et se chargent de la diffuser. Dans le cas de Barcelone, le réseau dispose actuellement de 114 organisations, depuis des associations de voisinage jusqu’aux associations de parents d’élèves.
Cette pratique a été reconnue comme telle par l'Union Européenne. L'Open Society, le groupe de fondations présidé par Georges Soros - qui cette année inaugurera son siège à Barcelone – conjointement avec le Conseil de l'Europe et l'œuvre Sociale la Caixa, financeront un programme de la Fondation ACSAR pour étendre cette pratique à quatre villes du Réseau espagnol des Villes Interculturelles, dirigé par l'ancien commissaire à l'immigration de la Mairie de Barcelone, Daniel de Torres.
L'Université Pompeu Fabra évaluera le développement de ce programme à travers le groupe de recherche interdisciplinaire sur l'immigration, dirigé par Ricard Zapata, ancien directeur du Réseau des Villes interculturelles. "Il y a beaucoup de gens qui s’intéressent à la stratégie. En Amérique Latine on nous a demandé des consultation sur le fonctionnement du réseau", explique de Torres, qui, après avoir lâché la Mairie avec l’arrivée du nouveau gouvernement de Xavier Trias, s'est incorporé à l'équipe de conseillers du Conseil de l'Europe en matière d'inter-culturalité.
D'autres villes européennes se sont intéressées aussi à la stratégie développée à Barcelone. La crise économique a généralisé les conflits interculturels. Les villes, où la coexistence entre différents groupes ethniques est quotidiennement mise à épreuve, deviennent de plus en plus sensibles à ce thème. Helena Rojas est une citoyenne suédoise d'origine espagnole qui dirige le département des politiques d'intégration de la ville de Botkyrka, une ville à 87.000 habitants de l’aire métropolitaine de Stockholm. Dans cette ville 54% de la population est né, ou leurs parents, dans un autre pays. De nos jours Botkyrka fait face à une gestion beaucoup plus complexe de l'immigration vu que la ville fait en est à sa troisième génération de citoyens nés sous l’immigration, auxquelles une bonne partie de la société considère toujours comme citoyens étrangers. Dans ce sens, Botkyrka, explique Rojas, " est une ville où on expérimente énormément de politiques publiques sur l’inter-culturalité. Et c’est pourquoi que l'expérience de Barcelone s'avère spécialement intéressante pour notre ville à raison de ces politiques innovatrices comme le réseau anti-rumeurs ". " En partie - conclut Rojas - voir que des villes comme Barcelone sont capables d’expérimenter de nouvelles formules et avec succès nous fait penser que ne nous sommes ni sur le chemin erroné ni en situation à part, ce qui prouve qu’il y a toujours des solutions aux problèmes ". Miguel Esteban, l'actuel commissaire à l’immigration à la Mairie de Barcelone, souligne l'important pour la ville d’être capable d'exporter ce genre de technologies sociales.
Pour plus d'informations, consultez la page web du réseau anti rumeurs : http://www.bcnantirumors.cat/
Source de l’information : nouscatalans.cat