Plusieurs membres actifs et organisations partenaires de la Commission se sont réunis le 13 février dernier à Barcelone pour tenir une réunion de travail. L’objectif était double : faire le point sur les activités menées tout au long de l’année 2018 et explorer des synergies autour du plan d’action proposé par la Commission. Le Plan d'Action 2019 est un document ouvert, alimenté par les contributions des membres et conçu pour servir d’appui aux initiatives collectives des villes pour les droits humains et le droit à la ville.
Les représentant·e·s des villes et des territoires membres présent·e·s ont revalidé leur engagement envers le projet partagé de la Commission. Antonio Aniesa (Plaine Commune), a souligné l'importance d'offrir des espaces qui donnent de la visibilité aux réalités et pratiques des membres et permettent le partage d’aspirations et plans d'action collectifs entre pouvoirs locaux.
Mariana Flores, représentante de la coprésidence de la Ville de Mexico, a souligné l’importance de valoriser les politiques des membres en tant que soutien aux stratégies de plaidoyer menés par la Commission par apport aux droits humains et le droit à la ville, ainsi que de renforcer des liens plus directs avec les citoyens et la société civile.
Aida Guillén, de Barcelone, a souligné le travail réalisé sur les droits humains en 2018 et les perspectives d'avenir. La représentante de Granollers, Carme Barbany, a encouragé les participants à travailler ensemble pour le Congrès de Durban - eThekwini 2019, et à s’engager pour le droit à la paix comme proposé par la déclaration adoptée à l'occasion de la Conférence « Villes pour la Paix » (Madrid, 2018).
Nelson Fernández, de Montevideo, a souligné l'importance de lier les travaux de la Commission sur les droits humains avec les engagements sur la non-discrimination ou les migrations, et d'explorer une meilleure articulation entre réseaux.
Cette déclaration est conforme à celle de la représentante de Montréal, Marie Daigle de Lafontaine, qui a mis en avant la question de la migration et celui de la démocratie participative comme les principales priorités de sa ville.
Co-créer le réseau et l'ouvrir à de nouveaux champs d'action
Les contributions de certaines organisations partenaires au cours de l’événement ont permis d’achever le contenu du plan d’action et de synchroniser des calendriers pour 2019. Lorena Zárate, en tant que présidente de la Coalition Internationale pour l’Habitat (HIC) – organisation qui co-anime la Plateforme Mondiale pour le Droit à la Ville – a encouragé les villes présentes à défendre les droits humains en tant que priorité pour le travail politique de CGLU, et a insisté sur l'importance d'établir des relations de travail fortes avec les groupes et organisations de base qui œuvrent pour les droits urbains à l'échelle local.
Dans le champ des « Villes inclusives », Federico Poitiers de World Enabled a souligné le lien entre les politiques locales inclusives pour les personnes en situation de handicaps et la territorialisation des droits humains (citant le cas du traité international CRPD sur les droits humains des personnes handicapés).
En ce qui concerne la question des droits des femmes, Malika Giorgi, représentante de REFELA, a présenté l'expérience de son organisation en tant que réseau de femmes africaines élues au niveau local. En soulignant l'importance de la démocratie participative parallèlement à la lutte pour l'égalité des sexes, la représentante de REFELA s'est associée au représentant du secrétariat de l'Observatoire international de la démocratie participative - OIDP, Adrià Duarte, qui a invité les personnes présentes à la prochaine conférence de l'OIDP qui se tiendra à Iztapalapa (Mexico) en décembre.
La conférence de l'OIPP à Iztapalapa a pour objectif d'explorer les liens entre justice territoriale, démocratie participative et droit à la ville ; un trio qui offre des possibilités de coopération importante entre l'OIDP, la Commission et le Forum des autorités locales de périphérie – FALP, comme l'a indiqué son coordinateur Djamel Sandid. Le FALP entend également approfondir cette réflexion en organisant un Forum au début de l’été à la périphérie de Jérusalem, en Palestine.
La question du développement économique local inclusif et de l’économie sociale et solidaire a été aussi au centre des débats. Le directeur du Fonds andalou des municipalités pour la solidarité internationale – FAMSI, Emilio Rabasco, a souligné l’importance de la lutte contre la montée de l’extrême droite et du racisme, mais a également ouvert la possibilité de travailler avec la Commission dans le cadre de la Communauté de pratique de CGLU sur le développement économique local. Lawrence Kwark du Forum mondial de l'économie sociale - GSEF s'est exprimé dans des termes similaires, se concentrant à son tour sur des questions telles que les droits économiques et sociaux ou la lutte contre les inégalités.
Enfin, Jordi Pascual (coordinateur de la Commission Culture de CGLU) a souligné l’importance que revêt pour les membres de sa Commission l’approche fondée sur les droits et les droits culturels. La Commission Culture organise à Buenos Aires en avril prochain un congrès qui offrira une bonne occasion aux villes et à la société civile de continuer à alimenter le débat sur les droits culturels.