Une délégation du Département de Seine-Saint-Denis s’est rendue du 12 au 18 juin aux Comores dans le cadre du programme international « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violences ». Elle était composée d’Ernestine Ronai, responsable de l’Observatoire des violences envers les femmes (OVF), d’Amélie Videau, coordinatrice des projets internationaux de l’OVF et de Jean-Baptiste Dulos, de la Direction Europe Internationale.
Durant les échanges qui se sont déroulés à Ngazidja, la délégation était accompagnée de Myriam Abdallah, responsable de l’Observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes et aux mineures de Ngazidja et d’Inès Zaky, service civique en mission aux Comores dans le cadre du programme.
La délégation s’est réunie plusieurs fois avec les professionnel∙les membres du Comité de pilotage de l’Observatoire des violences faites aux femmes de Ngazidja, notamment des élu.es et agent∙es de mairies, avec l’Association des Maires de Ngazidja, des services du gouvernorat de Ngazidja, des professionnel∙les des institutions et associations accompagnant les femmes victimes de violences telles que Hifadhu, Moina Tsiwandzima, et Toimaya Ya Maoudou ; ainsi qu’avec des professionnel∙les de la police et la justice avec la Gendarmerie, la Brigade des mineurs et les services du Procureur de la République, des personnels de santé de la clinique ASCOBEF et de la sécurité civile COSEP ainsi que des représentant∙es des organisations internationales comme UNICEF et la Croix Rouge.
Ces rencontres ont été l’occasion de rappeler le rôle de l’Observatoire, les différentes étapes du programme « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violences » ainsi que l’importance de la contribution de chacun des partenaires. Un « diagnostic partagé » développé conjointement par ces différents partenaires a été finalisé en novembre 2022 et permettra la mise en place d’un plan d’action local à afin de suivre l’évolution de la prise en charge et protection des femmes victimes de violences sur le territoire de Ngazidja.
La délégation a réalisé trois formations : une session à destination des élu.es et agent.es des communes de Ngazidja avec la participation de l’Association des Maires de Ngazidja, une deuxième session auprès des membres du Comité de Pilotage de l’Observatoire de Ngazidja et une dernière session pour les professionnel∙les de santé. Les participant∙es ont aussi donné lieu à un inventaire des besoins pour l’amélioration de la protection des victimes qui poserons les jalons du futur plan d’action et animé un atelier sur la méthodologie du diagnostic partagé.
La délégation du Département a également effectué plusieurs visites de terrain. Une visite des locaux du Service d’écoute a eu lieu en présence de l’Unicef, son principal bailleur. Existant depuis 2004, le Service d’écoute prend en charge les enfants et les femmes victimes de violence en leur proposant un accompagnement médical, juridique et social. Un travail de sensibilisation est également réalisé pour lutter contre les violences sexistes.
La délégation s’est aussi rendue dans les locaux de la clinique de l’ASCOBEF, actrice phare dans l’accueil des femmes victimes de violence et partenaire du Service d’écoute. Cette dernière a permis une meilleure compréhension des moyens déployés dans l’accompagnement médical des victimes, soulevant notamment la question des « avortements thérapeutiques ». Très peu appliqué par le personnel soignant à l’égard des victimes de violences sexuelles, l’avortement thérapeutique (ce qui n'est généralement fait que lorsque la femme est malade) est pourtant autorisé dans la réglementation comorienne.
S’en sont suivies des visites auprès des services régaliens comoriens, à savoir la Gendarmerie nationale et le Palais de Justice. Dans le premier cas, la délégation a pris connaissance des avancées réalisées en termes d’accueil des enfants victimes de violence, quelques semaines après l’inauguration de la première salle « Mélanie » dédiée à cela aux Comores. Dans le second cas, les échanges ont été sur la question des données et du diagnostic avec la collaboration du Parquet de la République.
La délégation a aussi eu l’occasion d’assister à l’inauguration de l’Observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes et aux mineures de Ngazidja. C’était un événement d’ampleur nationale puisqu’il réunissait : des personnalités politiques de premier rang, les forces de l’ordre, les maires des communes, les représentants de l’instance religieuse, la société civile, les organisations internationales, les corps diplomatiques étrangers et tous les partenaires du programme. Grâce à la retransmission en direct de la cérémonie sur l’unique chaîne de télévision nationale, le coup d’envoi de l’Observatoire a été par ailleurs retentissant.
Enfin, cette mission a aussi été l’occasion pour l’Observatoire international de rencontrer plusieurs acteurs internationaux présents à Ngazidja comme l’Ambassade de France, la représentante de l’Union Européenne et les équipes locales de l’Agence Française pour le Développement.