Du 22 au 24 janvier 2024, notre Commission et sa co-présidence de la Seine-Saint-Denis ont co-organisé, avec le soutien de la maire de Banjul et présidente du Réseau des femmes élues locales d'Afrique (REFELA), Mme Rohey Malick Lowe, une formation régionale intitulée « Vers des territoires solidaires pour les femmes victimes de violences » dans la capitale gambienne.
Après le succès de la première formation, organisée en 2022 à Iztapalapa et centrée sur le contexte latino-américain (lire ici la Déclaration d'Iztapalapa), cette deuxième édition a réuni une trentaine de participants issus de 12 pays africains. L'objectif était de favoriser les échanges, l'apprentissage par les pairs et le travail en réseau afin de mettre en lumière le rôle clé des gouvernements locaux dans la protection des femmes et des filles contre la violence. L'événement a été organisé dans le cadre de notre programme international triennal « Pour des territoires protecteurs des femmes victimes de violence », co-géré avec l'Observatoire des violences envers les femmes du département de Seine-Saint-Denis (OVF) et financé par l'Agence française de développement (AFD).
La formation a fixé des objectifs spécifiques pour approfondir les dynamiques complexes entourant la violence contre les femmes dans le contexte africain et s'est appuyée sur l'expérience des femmes leaders locales de REFELA et d'OVF. Elle visait à acquérir une compréhension globale des diverses formes, de l'impact étendu et des conséquences profondes de ce problème omniprésent, tant pour les victimes que pour la société dans son ensemble, en naviguant entre les contextes traditionnels et modernes. En outre, la formation visait à mettre en évidence les pratiques locales innovantes dédiées à la prise en charge des victimes de violence, en établissant des liens avec le mouvement féministe municipal plus large de la région. De plus, l'initiative visait à stimuler un dialogue significatif et un engagement politique de la part des gouvernements locaux de la région pour protéger activement les droits des filles et des femmes victimes de violence.
Pendant trois jours, les participants et les experts ont exploré ensemble des domaines thématiques clés, notamment : les mutilations génitales féminines (MGF), le mariage forcé, la violence sexuelle à l'encontre des filles et dans les situations de conflit armé, et la défense des droits des femmes.
Le séminaire a été organisé sur 3 jours avec 4 sessions théoriques, 3 ateliers, 1 simulation d'exercice de plaidoyer et une visite sur le terrain au Centre gambien pour les victimes de violations des droits humains. Enfin, la ville de Banjul a profité de cette formation pour plaider en faveur d'un débat national avec le gouvernement gambien lors d'une session spécifique organisée le deuxième jour de la formation.
La formation internationale s'est achevée par la « Déclaration de Banjul » (lire ici), qui souligne l'engagement des femmes leaders locales et régionales à mettre fin à la violence à l'égard des femmes et appelle tous les niveaux de gouvernement à s'engager et à agir.
DÉCLARATION DE BANJUL
Nous, dirigeantes et dirigeants locaux et régionaux d'Afrique, sous l'égide de l'Organisation mondiale Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) et le leadership du Département de la Seine-Saint-Denis, de son Observatoire des violences faites aux femmes (OVF), et du Réseau des femmes élues locales d’Afrique (REFELA), nous sommes réuni·e·s à Banjul, capitale de la Gambie, du 22 au 24 janvier 2024 à l'occasion de la formation africaine sur le thème « Vers des territoires solidaires pour les femmes victimes de violences ».
La formation s'est déroulée sous le haut patronage de la présidente du Réseau des femmes élues locales d'Afrique (REFELA), Mme Rohey Malick Lowe, Maire de Banjul, en Gambie.
Nous, en notre qualité de maires et représentant.e.s des pouvoirs locaux et régionaux :
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Reconnaissons le rôle important des élues locales dans la lutte pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, en particulier les mutilations génitales féminines, les mariages forcés et les violences sexuelles ;
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Avons débattu de la nécessité d'accélérer les actions au niveau mondial, continental, national, ainsi qu'au niveau local, pour éradiquer toutes les formes de violence contre les femmes, en particulier les mutilations génitales féminines, les mariages forcés et les violences sexuelles ;
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Avons examiné l'initiative de l'Observatoire des violences faites aux femmes du département de la Seine-Saint-Denis en partenariat avec la Commission de CGLU sur l’inclusion sociale, la démocratie participative et les droits humains (CGLU-CSIPDHR) ;
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Approuvons la Déclaration d'Iztapalapa promue par CGLU-CSIPDHR au nom de l'Observatoire international des violences faites aux femmes (OIVF), qui s'engage à travailler pour renforcer les villes et les territoires qui prennent soin des femmes - dans leur pluralité et leur diversité - victimes de violences.
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Invitons d'autres territoires à se joindre à cet effort en faveur d'un municipalisme féministe afin de collaborer ensemble, à la promotion d'outils, de politiques publiques et de sessions de formation pour avancer vers un OIVF.
« Nous appelons les femmes et les hommes des différents endroits de l'Afrique, et de tous les continents du monde, à s'unir et à combattre la violence à l'égard des femmes : des Villes unies sont des Femmes unies. Nos collectivités territoriales forgent la prochaine génération de femmes et de filles et leur avenir devrait être préservé de toute violence, grâce à la solidarité qui nous unie. Ensemble, prenons soin les un.es des autres pour assurer l'égalité entre nous. Nous nous engageons, avec dignité, à nous affranchir de toutes les formes de violence qui nous entravent. Notre mouvement municipal global, axé sur l'égalité, s'engage à favoriser des sociétés où filles et garçons, femmes et hommes, peuvent tracer leur destinée dans la dignité, la justice, la paix et en solidarité avec toutes les femmes du monde ».
Fait à Banjul, Gambie
Ce jour, le 24 janvier 2024
Signatures :
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Rohey Malick Lowe (Hôte), Maire de Banjul, Gambie (Afrique de l’ouest)
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Bongile Mbingo, Maire d'Ezulwini, Royaume d'Eswatini (Afrique du sud)
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Florence Eposi Mbwaye, Maire de Limbe 1, Cameroun (Afrique centrale)
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Folashade Olabanji-Oba, Présidente nationale de l’ALGOVC et Vice-présidente d’Ikorodu, Nigeria (Afrique centrale)
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Gladys Otae Addo Osei, Représentante de NALAG et Présidente de REFELA Ghana (Afrique de l’ouest)
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Isatou Njie, Coordinatrice nationale de REFELA Gambie (Afrique de l’ouest)
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Kiné Fall, Deuxième Secrétaire élue, Département de Zinguichor, Sénégal (Afrique de l’ouest)
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Lahoussine Tiicht, Deuxième Vice-président du Conseil provincial d'Inezgane-Aït Melloul, Maroc (Afrique du nord)
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Maria Helena Jose Correia Langa, Maire de Mandlakazi et Vice-Présidente REFELA Afrique du Sud-Est (Afrique du sud-est)
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Mahamat Ardjoune, Chargée de communication de REFELA Chad (Afrique centrale du nord)
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Pascale Labbé, Vice-présidente du Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis, France (Europe)
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Renée Jeftha, Département du développement social, province du Cap occidental, Afrique du Sud (Afrique du sud)
Avec le soutien de :