Source: CGLU
Le 25 et 26 juin, le projet Migration Ville-à-Ville en Méditerranée (MC2CM) a réuni plus de soixante-dix participants à un événement d'apprentissage par les pairs sur les mécanismes de coopération entre les gouvernements locaux et la société civile dans le domaine des migrations. Plus d'une vingtaine de villes ont participé à cette réunion sous-régionale à Sfax, accompagnées d'une douzaine d'organisations de la société civile et d'autant de représentants d'organisations internationales.
Pour la première fois dans le dialogue qui encadre les priorités de la coopération décentralisée dans le projet MC2CM, l'événement sous-régional organisé à Sfax a réuni un groupe de représentants de la société civile étroitement impliqués dans le travail des villes en matière de migration. Au cours de deux jours d'activités et de discussions, les participants ont réfléchi ensemble surl'importance d'articuler de manière cohérente et solide les objectifs partagés par tous les acteurs impliqués dans la protection du droit à la ville des personnes migrantes.
Cinq sessions et une visite technique ont exploré les opportunités et les défis de travailler ensemble avec les acteurs de la société civile organisée au niveau local. En ce sens, plusieurs villes ont souligné l'impact de l'insuffisance des compétences municipales dans le domaine des migrations et les obstacles imposés par le manque de décentralisation dans certains pays méditerranéens.
A cet égard, la collaboration avec la société civile est considérée comme une opportunité pour les villes d'assister et d'accompagner les personnes migrantes à toutes les étapes du processus migratoire. D'autre part, les villes ont également souligné le rôle de la société civile dans la création d'espaces de confiance, en particulier dans les cas où des situations irrégulières éloignent les nouveaux venus des institutions gouvernementales par crainte de représailles.
En outre, les participants à l'événement se sont rapprochées des caractéristiques de la coopération multipartite dans la ville de Sfax, où il y a quelques années, seulement quatre organisations travaillaient dans le domaine de la migration. Aujourd'hui, elles sont plus de quarante. Parmi les entités actives sur le territoire, la ville de Sfax a montré les exemples de Tunisie Terre d'Asile et de Caritas en tant qu'organisations lui permettant de poursuivre des objectifs que les compétences et les ressources municipales dans des domaines tels que l'accueil ou les situations d'urgence ne pourraient atteindre dans le cadre juridique actuel.
Ces deux organisations ont également souligné le rôle de la coopération non seulement avec la ville, mais aussi entre elles. À cet égard, les différentes organisations présentes sur le territoire ont développé un mécanisme d'accompagnement des personnes migrantes qui renforce la coordination entre les différents acteurs pour éviter les chevauchements de fonctions et optimiser les ressources.
De même, des villes comme Brital (Liban) ou Douala (Cameroun), et des acteurs de la société civile comme l'Association marocaine pour l'intégration des migrants (Espagne), AKS (Libye), Asticude (Maroc) ou le Réseau des villes interculturelles du Maroc, ont présenté leurs pratiques de coopération locale dans le domaine des migrations.
Cet événement sous-régional s'est déroulé consécutivement avec des rencontres à Sousse et Sfax, nouveaux membres du projet MC2CM, pour l'élaboration de leurs profils migratoires, où la société civile a été également présente et a contribué avec ses propositions et expériences. Deux autres réunions ont eu lieu à Rabat et à Casablanca les 1er et 2 juillet.
Les sessions d'apprentissage par les pairs du projet MC2CM se poursuivront virtuellement avec un webinaire sur les enfants dans la gouvernance des migrations urbaines le 31 juillet. Le prochain événement d'apprentissage par les pairs est prévu en septembre et vise à rassembler les villes du projet autour de la question du sans-abrisme.