20/11/2020

Trois ans après l’Appel de Grigny, 180 maires se mobilisent en France pour exiger des solutions face à l'urgence sociale dans les quartiers populaires dans le contexte du COVID-19 (#Appeldu14novembre)

A l’initiative d’édiles de différents bords politiques à la tête de territoires en vulnérabilité sociale, issus tant de la banlieue que du milieu rural (Grigny, Vaulx-en-Velin, Chanteloup-les-vignes, Roubaix, Grand Reims, Garges les Gonesses, Allonnes, Arras, Montceau-les-Mines etc.), la tribune ouverte « Appel du 14 novembre » représente un acte politique fort de mobilisation municipale en France pour défendre la situation des habitants les plus durement touchés par la crise. Cette mobilisation transpartisane a permis d'interpeller le Président de la République en lui demandant d'apporter des réponses aux graves conséquences sociales et économiques de la pandémie pour les villes pauvres ou en voie de paupérisation, grandes absentes du plan national de relance. L'Appel a permis de rendre visible l’expérience partagée de ces différents territoires que la pandémie a affecté plus sévèrement en raison des inégalités préexistantes et qui se sont transformées en véritable détresse sociale. Parmi les promoteurs de l’Appel figure le maire de Grigny et coprésident de la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU, Philippe Rio.


L’Appel critique l'échec du plan national de mobilisation pour les quartiers populaires proposé par le gouvernement français il y a trois ans. Il reflète l'enthousiasme des maires qui ont participé à l'époque à l'élaboration du Plan « Vivre ensemble, vivre en grand. Pour une réconciliation nationale » ; document qui propose 19 agendas et 48 mesures dont peu ont été réalisées (et principalement grâce à l'initiative municipale). Il souligne que ce plan, lancé avant la pandémie, anticipait en grande partie la situation actuelle.

« Les 10 millions de nos compatriotes des villes pauvres ou en en voie de paupérisation revendiquent le souhait de faire partie intégrante de la République »

Actuellement, les collectivités locales de ces territoires en danger sont confrontées à une escalade sans précédent de l'urgence sociale et précarité économique causées par le COVID-19. Les signataires regrettent l'absence de mesures pour contribuer à la relance, compte tenu de la gravité de la situation (“le sentiment qui domine est celui de non-assistance à territoires en danger”). Comme le souligne Philippe Rio “on ne fait plus du social mais de l’humanitaire”. En effet, ces collectivités locales sont confrontées à une explosion de la demande d'aide alimentaire ou de RSA (revenu minimum vital), alors que le chômage augmente et que les contributions aux associations locales s'effondrent.

« À l’heure où nos villes sont sous pression, où nos habitants se précarisent, où nos associations s’éteignent, où les idéologies mortifères se développent, où les difficultés débordent, faisons ensemble le pari d’une nouvelle confiance dans nos territoires pour faire gagner la République! ».

Appel du 14 novembre (2020)

Mise à jour sur l'Appel du 14 novembre

Grâce à cette tribune, le Gouvernement s’est engagé à attribuer 1% du plan de relance aux territoires en décrochage, acceptant ainsi la proposition faite dans l’Appel. La proposition de créer un Conseil National des Solutions composé de représentants locaux pour soutenir la mise en œuvre de ces mesures a également été acceptée et la Ville de Roubaix accueillera la première rencontre nationale le 14 décembre prochain.

Pour en savoir plus

(Source photo : Cohésion Territoires)