17/09/2015

Politique Participative renforce la mémoire socio-écologique et la résilience dans Matadepera (Catalogne)

 

 

La politique vise à construire un système socio-écologique capable d’absorber les incendies sans perte majeure en termes de structures et fonctions, à travers la régénération de pratiques autrefois mises en œuvre par les paysans locaux de la municipalité de Matadepera.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- Le premier objectif vise à réduire les réserves de combustible dans les zones stratégiques au moyen de diverses techniques forestières, l’agriculture extensive, et les pâturages afin de réduire l’intensité potentielle des feux tout en améliorant les habitats et espèces présentant un intérêt particulier de conservation.

  • - Le deuxième objectif vise à retrouver les souvenirs personnels des groupes sociaux les plus touchés par la périurbanisation des campagnes et d’améliorer leur inclusion sociale, en particulier les paysans vaincus lors de la Guerre civile espagnole, dont les savoirs et pratiques sont indispensables au renforcement de la résistance aux incendies.
  • - Le troisième objectif est de mettre un frein définitif à l’empiètement des projets immobiliers sur la forêt et d’enrayer les impacts négatifs de la périurbanisation.
  • - Le quatrième objectif est de produire des formes de savoir local issues de problèmes de la vie quotidienne dans le cadre de la mise en œuvre de la politique, visant à faciliter l’apprentissage social pour orienter la transformation de manière socialement inclusive.
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La population de Matadepera en général, en particulier les habitants des zones à haut risque d’incendie, ainsi que des dizaines de milliers de visiteurs du Parc naturel venus de l’ensemble de la région métropolitaine bénéficieront d’un paysage comprenant moins de combustible et donc moins de risques d’incendie. Les groupes sociaux ayant le plus souffert des changements socio-écologiques qui se sont produits à Matadepera durant le régime franquiste (urbanisation et gentrification) sont des bénéficiaires clés de cette politique. Les élèves des écoles primaires bénéficient des activités éducatives environnementales, et les lycéens ont maintenant la possibilité de mieux connaître leur région grâce aux entretiens, documents et autres travaux rendus disponibles dans le cadre du processus.

 

Il s’agit d’un processus politique auto-organisé qui se développe à différents niveaux de l’organisation sociale et institutionnelle et qui visait à dépasser la mise en œuvre d’un simple processus participatif. De nombreux documents, modèles et accords témoignent de l’institutionnalisation de ce processus. L’un des plus importants est l’approbation par le Conseil municipal de Matadepera du modèle de gestion des forêts préparé par le Groupe de défense des forêts (2005). Les autres étapes importantes du processus d’institutionnalisation sont les accords formels sur l’intendance des terres entre le Conseil municipal, le Groupe de défense des forêts, les bergers et les propriétaires de terrains forestiers.

 

En ce qui concerne la lutte contre l’empiètement des habitations sur les forêts, il est important de mentionner le modèle de planification urbaine de la municipalité récemment adopté, qui protège les forêts restantes de la périurbanisation. Le financement provient principalement du Ministère catalan de l’environnement (100 000 euros) et du Conseil municipal de Matadepera (20 000 euros annuels depuis 2007).

 

Les principaux résultats incluent:

 

  • - la création d’une base de donnée, en accès libre, de sources orales locales incluant les paysans et les travailleurs forestiers journaliers ;
  • - l’approbation et la mise en œuvre d’un plan de gestion des forêts;
  • - la régénération des zones de pâturage extensif des chèvres et des moutons pour contrôler la pousse et maintenir un faible niveau de combustible dans les peuplements éclaircis ;
  • - une campagne citoyenne pour arrêter l’urbanisation d’un espace couvrant 10% de la municipalité;
  • - et la restauration archéologique de plusieurs anciens fours à chaux appartenant au patrimoine ou héritage socio-écologique de la ville.
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Le principal obstacle résulte de la vision urbaine d’une nature sauvage et d’une faible connaissance de l’environnement naturel et des luttes sociales dissimulées dans le paysage actuel.

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