A l’occasion des 70 ans de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, la ville de Montevideo organisait, du 16 au 18 avril 2018, le séminaire “Diálogos Urbanos: Debates y Reflexiones para construir la agenda urbana de la ciudad” (Dialogues urbains : débats et réflexions pour construire l'agenda urbain de la ville). La Commission a participé à cet événement afin d'en savoir plus sur les initiatives de la municipalité et les débats qui s'y déroulent en ce qui concerne aux droits humains et le droit à la ville.
Gentrification, Droits Humains, Extractivisme, Résistances urbaines, Voix émergentes : la ville de Montevideo a décidé d’ouvrir un espace unique de dialogue pour aborder les grands défis actuels et à venir de la capitale de l’Uruguay.
Comme l’a expliqué Silvana Pissano, directrice du Développement urbain de la ville de Montevideo, « Avancer dans une perspective de défense des droits est la meilleure façon de prendre les mesures nécessaires pour permettre aux habitants d’accéder et surtout de rester au sein de la ville ».
Aux côtés de la Vice-présidente de la République d’Uruguay Lucia Topolansky et de la ministre au Logement Eneida Leon, la maire de Barcelone, Ada Colau, a inauguré le colloque en expliquant que deux visions s’opposaient : « celle de la ville pour les droits et celle de la ville pour les investissements économiques », illustrant ses propos à partir d’enjeux comme la spéculation immobilière ou la remunicipalisation de l’eau à Barcelone.
Le maire de Montevideo, Daniel Martinez, a complété ce propos en rappelant que les droits devaient « se reconquérir de façon permanente » et que les gouvernements locaux devaient en être les garants.
Les tables rondes – avec une grande place donnée aux femmes – ont permis à des intervenants venant de la sphère locale et internationale, citoyenne et institutionnelle, de milieux populaires et des milieux scientifiques de débattre ensemble afin de partager tant les ambitions que les limites de la mise en œuvre du droit à la ville.
La question du Droit au logement a ponctué les différents débats, portant une attention particulière à la nécessité de défendre des visions collectives de l’habitat (logement social, habitat participatif, foncier solidaire) comme l’a expliqué Lorena Zarate (présidente de HIC).
Les citoyens doivent s’approprier les enjeux urbains, « leurs » enjeux urbains, pour renouveler le pacte démocratique, construire une vision collective et permettre que la ville soit un espace où se concrétisent et se réalisent les droits humains. En lien avec les engagements du Nouvel Agenda Urbain (Habitat III), la ville de Montevideo a rappelé ses objectifs : égalité, durabilité et redistribution.