Réunissant plus de 400 participants de 60 pays différents, la Conférence Internationale des femmes élues locales a eu lieu à Paris les 31 janvier et 1er février. A l’issue des réunions, a été adopté l’Agenda mondial de Paris des gouvernements locaux et régionaux pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans la vie locale.
Avec un pourcentage de femmes maires en-dessous de 5% et une moyenne mondiale de 20% de femmes conseillères municipales, la participation des femmes aux prises de décisions locales stagne depuis la fin des années 80, alors même que des mécanismes de discrimination positive (tels que les quotas) ont été mis en place.
Les femmes continuent d’être une minorité dans toutes les sphères de la vie publique. Bien qu’il soit reconnu que l’engagement égalitaire des femmes soit un point clé pour fonder des sociétés démocratiques et développées, les objectifs initiaux définis dans l’objectif 3 des OMD ne semblent pas suffisants et la promotion de la participation politique des femmes, en particulier au niveau local, devrait être mieux définie dans l’agenda international.
L’Agenda de Paris a pour vocation de devenir un outil stratégique pour développer le respect de l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les sphères de prise de décision. Il se fonde sur les connaissances recueillies par notre mouvement international et s’inspire de la Déclaration mondiale sur les femmes dans les gouvernements locaux et des valeurs et principes reconnus dans la Charte européenne pour l’égalité entre femmes et hommes dans la vie locale.
Cet Agenda sera mis en œuvre dans le cadre du mémorandum d’accord signé entre CGLU et ONU Femmes et par le biais du travail, à l’échelle régionale et nationale, des Sections de CGLU (Metropolis et le CCRE) et des réseaux mondiaux de femmes élues.
Au cours de ces deux journées, des femmes et des hommes issus de toutes les sphères de la société ont débattu des objectifs suivants, qui constituent également les grandes lignes de la Déclaration:
I. Une participation accrue des femmes dans la prise de décision locale afin de garantir une représentation paritaire et définir avec succès l’agenda du développement post-2015.
II. L’égalité entre les femmes et les hommes doit être placée en tête des priorités des politiques publiques locales et la prestation de services doit être orientée vers l’amélioration et le renforcement de la condition des femmes.
III. Un monde sûr, en particulier pour les femmes qui sont généralement les plus vulnérables à tous types de violence.
Le Président Fondateur d’Honneur, M. le Maire Bertrand Delanoë, et le Dr. Joan Clos, Secrétaire Général adjoint de l’ONU, ont rappelé le chemin parcouru par Cités et Gouvernements Locaux Unis depuis sa création et ont appelé l’Organisation, ses membres et ses partenaires à se préparer pour Habitat III en 2016 et, en particulier, pour la tenue de la seconde Assemblée des villes et autorités locales. Les autorités locales et régionales doivent en effet affirmer leur présence lors d’Habitat III et il est de leur responsabilité politique et éthique de placer l’égalité en tête des priorités du nouvel Agenda urbain durable.
Anne Hidalgo a souligné les étapes importantes que CGLU a réalisées, notamment en transformant sa Commission d’égalité des chances en une instance permanente de l’Organisation. Elle a mis en avant le rôle essentiel que le réseau africain REFELA a joué dans la concrétisation de cette étape, ainsi que le soutien continu apporté par le Président de CGLU.
Présidente de la Commission permanente, Mme Hidalgo a également fait l’éloge du soutien d’ONU Femmes et ONU Habitat au travail que mène CGLU afin de promouvoir l’autonomisation des femmes et a salué en particulier le Groupe consultatif spécial sur l’intégration des sexes (AGGI).
Les participantes venues du monde entier et réunies à Paris ont appelé à faire de la participation des femmes à la prise de décision locale une cible des OMD. Ces femmes maires et conseillères municipales ont appelé à une plus grande implication des femmes dans le développement, la gestion et le suivi des services publics. Elles ont aussi demandé que les services publics évitent de perpétuer les stéréotypes traditionnellement liés à la question des genres.
Les autorités locales et régionales, ainsi que leurs partenaires, ont rappelé l’importance de légiférer sur la violence et le harcèlement envers les femmes et de reconnaître les besoins spécifiques des femmes dans les pays en situation de conflit et post-conflit. Elles ont aussi insisté sur la nécessité de travailler avec les médias afin de garantir leur implication responsable dans la lutte contre la violence.
La Commission permanente de CGLU poursuivra son travail cette année en mettant au point des actions concrètes pour mettre en œuvre la Charte et œuvrera à améliorer la représentation des femmes au sein des instances statutaires de CGLU en vue du processus électoral à venir pour le Congrès de CGLU qui se tiendra à Rabat du 1er au 4 octobre 2013.
La documentation de la Conférence sera publiée sur le blog women.uclg.org.
Déclaration finale de la conférence ici.
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