Dans le but de faciliter la réhabilitation individuelle et sociale des femmes ayant survécu au déplacement et leur intégration dans la vie urbaine sur une base d’égalité et de manière durable, la municipalité métropolitaine de Diyarbakir a mis en place un projet de blanchisseries publiques (2001) et une maison de soutien à l’éducation (en 2004). Les mécanismes structurels pour absorber et assimiler l’arrivée soudaine de personnes déplacées étant largement insuffisants, les problèmes existants en matière de pauvreté, chômage, intégration urbaine, logement, éducation, santé se sont aggravés au sein de la ville.
Aussi bien les blanchisseries publiques que la maison de soutien à l’éducation sont des activités qui se fondent sur une approche holistique de ces femmes en tant qu’êtres sociaux pris dans un ensemble de relations sociales en intégrant les aspects individuels, sociaux et institutionnels de l’inclusion sociale et de la responsabilisation des femmes.
- Le projet des Blanchisseries publiques gère des blanchisseries publiques dans trois des quartiers les plus pauvres de la municipalité. En plus de l’usage gratuit des installations de la blanchisseries par des femmes tous les jours de la semaine, et par conséquent soulageant une partie du fardeau des tâches domestiques, les blanchisseries publiques jouent un rôle de centres polyvalents où les femmes peuvent discuter entre elles, reçoivent des services de consultation sur tout un éventail de questions allant des troubles psychologiques, tentatives de suicide, violence à l’égard des femmes et crimes d’honneur, jusqu’aux questions liées au chômage, à l’assistance financière, la sécurité sociale et l’aide à l’éducation. Les femmes qui utilisent les blanchisseries publiques assistent aussi à des cours d’alphabétisation, développement des compétences, santé reproductive et hygiène. De plus, elles bénéficient d’activités de sensibilisation telles que conférences, séminaires et ateliers sur la discrimination sexuelle et les droits de la femme pour promouvoir leur « conscience de genre » et leur confiance en elles pour lutter contre la discrimination et pour leurs droits individuels et sociaux.
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En 2004, la municipalité de Baglar a créé le projet de la Maison du soutien à l’éducation (MSE) pour apporter une aide éducative gratuite aux enfants et aux jeunes défavorisés de l’école primaire. Dès le départ, le projet a pris en compte l’interdépendance des dimensions cognitive, psychique, sociale et culturelle de l’éducation et du développement des enfants. Des instituteurs et des formateurs bénévoles ont été recrutés dans la branche de l’enseignement du syndicat d’enseignants Egitim-Sen et de l’Association d’Étudiants de l’Université de Dicle. Le soutien éducatif direct aux étudiants en parallèle des programmes scolaires a constitué la partie la plus importante des activités de la MSE pendant les deux premières années. De plus, de multiples ateliers culturels et artistiques ont été mis en place (par exemple, musique, peinture, cinéma, photo, folklore, danse moderne, jeux d’intelligence, informatique, artisanat, littérature, droits des enfants, médias), et des activités socioculturelles ont été organisées (sorties au cinéma, concerts, pièces de théâtre, festivals et tournées) pour donner aux enfants différents moyens d’expression pour qu’ils se sentent plus libres, plus à l’aise et plus sûrs d’eux-mêmes. Ces activités ont facilité le développement de leur sensibilité culturelle et de leurs capacités artistiques. La Maison du soutien à l’éducation conçoit ses activités de sorte à encourager la participation effective des enfants à la vie familiale et sociale ; à contribuer à l’épanouissement cognitif, émotionnel et social en coopération avec tous les éléments qui constituent le milieu social des enfants (famille, rue, écoles) ; et à augmenter la sensibilisation des enfants aux droits internationalement reconnus et développer la sensibilité sociale et la responsabilité concernant les droits des enfants.
Financements :
La municipalité assume les coûts de ces politiques (plus de 150 000 EUR par ans), mais elle bénéficie du soutien de bénévoles ainsi que des protocoles de coopération avec la Fondation turque pour la Santé et la Planification familiale (TAV) et la Fondation pour l’Éducation de la Mère et de l’Enfant (ACEV) pour proposer des cours d’alphabétisation sur des sujets liés à la santé reproductive et au planning familial.
Résultats :
Depuis sa création, DIKASUM a prêté des services à des milliers de femmes par le biais des blanchisseries publiques. Depuis, la MSE a apporté un soutien éducatif à plus de 4 000 étudiants parallèlement aux programmes scolaires, aux nombreux ateliers culturels et artistiques, et tout un éventail d’activités socioculturelles. En 2006, la municipalité de Baglar a construit un nouvel édifice de la MSE pour pouvoir répondre à la demande populaire et pour mener les projets dans de meilleures conditions matérielles et techniques. Le modèle MSE a inspiré 14 centres de soutien à l’éducation dans la ville et dans la région. Le projet des Blanchisseries publiques a permis de limiter le taux de suicide des femmes, a amélioré le bien-être social, a soutenu la lutte contre la pauvreté et a privilégié les personnes les plus démunies dans cette région en conflit.
Pour accéder à l'étude de cas complète : Étude complète
Pour plus d'information : Observatoire Villes Inclusives