A l’occasion de la Biennale de Grenoble, qui a proposé du 9 au 16 mars dernier des temps de rencontres, d’échanges, de conférences, de spectacles et autres animations autour de questions sociales et environnementales, un focus spécial a été accordé sur l’enjeu de l’accueil et l’inclusion des migrants, en partenariat avec la Commission inclusion sociale, démocratie participative et droits humains de CGLU.
L’alliance entre acteurs de la société civile et acteurs des collectivités territoriales a été un message fort des différents événements de la Biennale. A travers les interventions de Doussou Keita, Marraine de la Biennale, comédienne et demande d’asile et du Maire de Grenoble, Eric Piolle, il a été rappelé que les questions de transition ne pourront se faire sans justice sociale et qu’il est nécessaire d’œuvrer à l’inclusion des migrants comme au respect de leurs droits.
A l’occasion de la projection du documentaire « Riace, un paese di Calabria », un débat a été ouvert avec les participants dans la salle et la réalisatrice Shu Aiello sur l’expérience du village italien, le parcours et l’engagement du maire, l’implication des habitants comme des anciens migrants installés à Riace et la perception des nouveaux arrivants.
La protection des droits humains pour tous a soulevé l’enjeu de la désobéissance et des récentes condamnations de ceux qui avaient aidé les migrants. La question du délit de solidarité a ainsi été abordée à plusieurs reprises suite aux témoignages de représentants associatifs et de chercheurs mais aussi de représentants de villes et de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants (ANVITA).
L’ANVITA a présenté son réseau qui regroupe une quarantaine de villes françaises, organisée en cinq commissions :
- Accueil inconditionnel et légitimité de la présence temporaire
- Accès aux droits fondamentaux
- Protection des Mineurs Non Accompagnés et jeunes majeurs
- Interpellation de l’Etat et participation des villes et territoires dans l’élaboration des politiques migratoires
- Sensibilisation citoyenne et cohésion territoriale. L’ANVITA a rappelé l’importance de connecter les initiatives et mettre en réseau ce qu’il se fait en France ainsi que leur volonté de construire un autre récit sur la migration et d’affirmer collectivement la volonté des villes et territoire d’accueillir les migrants.
Un dialogue entre acteurs locaux et représentants internationaux
La Commission a co-organisé avec la Ville de Grenoble une délégation de représentant.e.s des villes de Sao Paulo, Nador, Valencia et Barcelone pour venir échanger avec des élus français, de la ville de Strasbourg, Briançon, Grenoble, Echirolles, Région Auvergne-Rhône-Alpes et plusieurs réseaux associatifs de solidarité.
Un premier temps d’atelier a permis de discuter des différentes réalités locales tout en cherchant les points de convergences des situations rencontrées : comment les pouvoirs locaux peuvent-ils agir auprès de personnes en situation d’irrégularité ? Quelles sont les politiques mise en œuvre pour les mineurs isolés ? Comment articuler avec les autres niveaux de collectivités territoriales ? Comment organiser le dialogue entre les municipalités et les associations ? Un deuxième temps d’atelier a permis de travailler sur les clichés, rumeurs, discours de haine véhiculés sur la migration avec des propositions pour déconstruire les préjugés.
Enfin, l’accent a été mis sur la volonté d’agir et de mettre en œuvre des actions concrètes lors du débat « Villes en transition, Villes accueillantes », ouvert à tous les participants de la Biennale. Les représentantes des villes étrangères ont ainsi pu présenter les actions menées dans leurs collectivités locales : guides, Office de non-discrimination, Conseil des étrangers, campagnes contre le racisme, accompagnement en matière d’insertion économique etc. Elles ont souligné l’importance de travailler en réseau de villes sur le sujet de la migration afin de porter des messages différents pour faire pression sur les décideurs nationaux et européens.