18/03/2011

9ème FAL à Dakar: L'engagement des autorités locales avec les peuples d'Afrique

fAL dakar

Plus de 1000 participants et 300 délégués présents lors de cette rencontre qui réunit les gouvernements locaux en faveur d´un autre monde possible.

Tout au long de cette journée, les groupes de travail (6) qui se sont développés ont apporté, depuis le domaine sectoriel, des solutions locales à la crise globale, lors d´une rencontre caractérisée par les problèmes du continent africain, la crise globale ou l´environnement et le manque d´eau.

 
 

Les Autorités Locales du FAL ont souligné positivement la situation de changement politique vécue actuellement par les peuples de l´Afrique et du Maghreb qui, comme l´affirme la déclaration finale « sont en train de prendre les rênes de leur avenir, en valorisant leur volonté de changement et de lutte en faveur de la démocratie et les droits de la citoyenneté » en faisant ainsi référence aux soulèvements citoyens de l´Égypte, le Yémen et la Tunisie.

 

La 9ème Assemblée du FAL a commencé avec une séance plénière d´ouverture qui a été présidée par Abdoulaye WADE, président de la République du Sénégal, accompagné par le Maire de la ville hôte, Khalifa SALL ; Miguel Esteban Martín, Vice-président du FAMSI et de la Députation de Malaga ; Gilberto Carvalho, Ministre de la Présidence du Brésil ; Jean Pierre Elong, Secrétaire Général de CGLU Afrique ; Jorge Toledo, Ambassadeur de l´Espagne au Sénégal, Sara Hernández Barroso, représentante du Forum des Autorités Locales de Périphérie ; et le coordinateur international d´ART PNUD, Giovanni Camillieri.

 

Miguel Esteban Martín, Vice-président du FAMSI pour le Forum Social Mondial et le FAL, mit l´accent lors de la clôture sur l´alliance du Réseau avec les mouvements sociaux, qui constituent la base essentielle de son existence : « Nous sommes l´alliance forte des mouvements sociaux qui favorise les processus de coopération Nord-Sud et Sud-Sud », et il ajouta : « Si le Réseau FAL est renforcé, l´on renforce également la voix des mouvements sociaux lors des sommets mondiaux, qu´il s´agisse de celui du CGLU ou du sommet mondial sur le changement climatique ».

 

Avec cette assemblée, le Réseau FAL se consolide en Afrique, et fait un pas important en incorporant la ville de Dakar à sa liste de membres les plus actifs. Pour le Réseau, qui depuis ses débuts s´était plutôt concentré sur les continents européen et latino-américain, l´intégration du Réseau en Afrique ouvre la porte à des processus d´articulation et de coopération mutuelle depuis le domaine local. Dans ce sens, Khalifa SALL, Maire de Dakar, manifesta le souhait du peuple africain de passer de l´aide au partenariat: « nous sommes actifs et voulons être des partenaires dans la coopération internationale ».

Le Maire, hôte de la rencontre, clôtura l´assemblée mondiale en soulignant que: « le Peuple Africain n´a pas besoin de chercher à l´extérieur de ses frontières, nous sommes riches en matières premières et ressources et devons nous développer nous mêmes ».

 

Pouvoir Local et Crise Globale

 

La séance plénière centrale de l´assemblée a été marquée par la situation de crise globale soufferte par la planète. Dans ce sens, les gouvernements locaux ont souligné que la priorité doit être la défense des collectifs les plus vulnérables et ils soulignent que : « nous sommes conscients du rôle fondamental des élus locaux et des mouvements sociaux pour la mise en place d´alternatives à tous les niveaux. [...] Nous avons la responsabilité de promouvoir une nouvelle forme d´économie, coopérative, alternative, une économie sociale et solidaire où tous et toutes puissions participer et où le profit ne soit pas la seule norme. Faire prévaloir l´utilité sociale et environnementale au détriment de la rentabilité économique ».

 

Ainsi, le FAL propose un développement équilibré, basé sur l´économie des ressources naturelles et la protection de l´environnement. « Le développement durable ne doit pas seulement contribuer à réduire l´empreinte de l´homme sur la nature, mais aussi tenir compte de la population qui doit faire face aux désordres écologiques provoqués par l´homme : réfugiés climatiques, populations plus défavorisées, habitants des banlieues ou zones insalubres ».

 

Les problèmes des banlieues africaines

 

L´Assemblée du FAL, à travers le Réseau FAL-P, s´est fait l´écho des principaux problèmes rencontrés par les périphéries des villes africaines. Ces banlieues souffrent normalement de graves problèmes d´inondations à conséquence du changement climatique, qui modifie les processus fluviaux, ainsi que l´occupation de zones non aménagées et le manque d´assainissement.

 

Les conséquences pour les populations sont évidentes étant donné que la délocalisation devient urgente afin de chercher de meilleures conditions. Ainsi, le texte final mentionne le besoin d´approfondir autour du droit à la métropole solidaire et à la centralité : « nous revendiquons le droit à la ville pour tous et pour toutes, pour que chaque habitant se sente impliqué », et affirme également : « au delà du droit à la ville, nous devons revendiquer le droit à la centralité ».

Papa Sagna Mbaye, Maire de Pikine (Municipalité de la périphérie de Dakar) a annoncé que « les autorités locales des périphéries africaines lancent un appel pour le partenariat et la coopération mutuelle entre les périphéries africaines et autres périphéries de la planète ».

 

Environnement, changement climatique et eau

 

Lors des différentes interventions qui se sont produites dans cet atelier, l´on a souligné l´importance des systèmes de drainage pour résoudre les problèmes d´approvisionnement en eau de l´Afrique. L´universalité de l´accès à l´eau, comprise comme droit humain, doit être garantie sous forme de service public et gérée par les collectivités locales, qui doivent à la fois garantir sa qualité. L

a promotion et le développement des énergies renouvelables dans les pays moins développés représentent une voie de coopération Nord-Sud.

 

Émancipation humaine et genre

 

L´Assemblée du FAL a mis l´accent sur les droits humains et  le rôle des femmes dans les processus de transformation sociale.« Une mobilisation pour l´égalité entre hommes et femmes, l´accès des femmes à la prise de décisions, pour l´émancipation de tous et de toutes, qui implique la lutte contre tout type de discrimination, et se situe au centre du projet de société alternative que les autorités locales, les mouvements sociaux et la citoyenneté veulent promouvoir ».

Le FAL affirme qu´il « ne peut pas y avoir d´émancipation humaine sans une lutte ferme contre la violence à l´égard des femmes, et que pour ce faire, une forte volonté politique des autorités locales s´avère nécessaire ».

 

Migrations et inclusion sociale

 

L´inclusion des immigrants a pris de plus en plus d´importance tout au long de la journée. Les Autorités Locales ont analysé les possibles stratégies politiques qui contribueraient à améliorer les conditions de vie des populations migrantes.

À cet égard, le Réseau FAL promeut et pari pour l´intégration de la Charte-Agenda Mondiale des Droits de l´Homme dans le Cité de CGLU au sein des politiques locales, afin de garantir les opportunités des migrants et des populations défavorisées.

 

« Le milieu urbain se trouve au centre de toutes les transformations, de la croissance démographique et des états, source de progrès mais avec de grands indices de ségrégation spatiale et sociale entre riches et pauvres. Les chiffres montrent que 32% de la population urbaine mondiale habite dans des logements qui ne disposent pas d´infrastructure de base », a souligné le représentant de l´Alliance Internationale des Habitants lors de la séance des conclusions.

 

C´est ainsi que conclut la neuvième assemblée du Forum des Autorités Locales, qui par le biais de 6 axes thématiques, a amené à la réflexion collective à partir du niveau local. Le Forum des Autorités Locales est donc renforcé face à la crise globale, et réaffirme son engagement avec la volonté de construire un autre monde possible.

 

Déclarations des intervenants de l´Assemblée

 

Khalifa SALL, Maire de Dakar : « Nous sommes convaincus que l´Afrique doit être présente à l´avenir et nous souhaitons participer activement. Le monde ne peut pas avancer sans l´Afrique, nous sommes le continent le plus riche en ressources ».

 

Miguel Esteban Martín, Vice-président du FAMSI: « Ou bien nous vainquons le système avec des propositions, ou bien le système se renforcera et nous écrasera » - « Le défi de cette assemblée est de lancer un appel aux gouvernements centraux en faveur de la décentralisation, être renforcés par rapport à notre alliance avec les mouvements sociaux et proposer des politiques locales constituant une alternative face à la crise globale ».

 

Gilberto Carvalho, Ministre de la Présidence du Brésil : « Ce forum est la meilleure voie pour travailler en faveur des municipalités, considérées les structures pouvant amener au changement ».

 

Jean Pierre Elong, Secrétaire Général de CGLU Afrique : « Il s´avère essentiel de passer d´une Afrique des états-nations à une Afrique des peuples comme preuve d´avoir surmonté les inégalités ».

 

Jorge Toledo, Ambassadeur de l´Espagne au Sénégal : « La valorisation des ressources des peuples et leur potentiel humain rendent possible le développement de l´Afrique ».

 

Giovanni Camillieri, Coordinateur International de l´Initiative ART-PNUD : « Le PNUD, faisant partie des Nations Unies, a parié fermement pour les programmes de développement où les acteurs locaux sont les protagonistes ».

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