04/04/2018

« Le rôle des aires métropolitaines dans l’agenda mondial des gouvernements locaux pour le 21e siècle » : le rapport Lavue est désormais disponible en ligne

Le Rapport « Métropoles compétitives et horizons de justice spatiale : le rôle des aires métropolitaines dans l’agenda mondial des gouvernements locaux et régionaux pour le 21e siècle » passe en revue les diverses réalités qui découlent de la métropolisation mondiale. Il met en lumière les alternatives possibles à la compétitivité et à la marchandisation du développement urbain à partir de modèles fondés sur le droit à la ville, le droit à la centralité et la justice spatiale.


Porter la voix des villes engagées avec le droit à la ville au-delà d’Habitat III

Le processus de la conférence Habitat III ayant conduit à l’adoption d’un Nouvel Agenda Urbain a été l’occasion pour les collectivités locales, les chercheurs et la société civile, de débattre de l’avenir des métropoles et des établissements humains dans un horizon de croissance urbaine difficile à maîtriser, et qui pose la question de la garantie des droits humains et des engagements à respecter en matière de développement durable.

La question des inégalités territoriales a occupé une partie des débats qui ont précédé l’adoption du Nouvel Agenda Urbain, débouchant sur un certain nombre de recommandations que de nouvelles conférences régionales et nationales s’efforcent de traduire en principes opérationnels. Les débats se sont notamment focalisés autour de la question du droit à la ville, porté par la société civile et les collectivités locales de CGLU. Pour ses défenseurs, le droit à la ville porte la garantie que les villes et les territoires sont des biens communs où le bien vivre et la participation se trouvent au centre des préoccupations.

Ce rapport a été réalisé comme une contribution à ces débats par le centre LAVUE (Université Paris Nanterre) en collaboration avec la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU et Plaine Commune. Il est le fruit d’un dialogue entre universitaires et élus de CGLU, et se propose d’établir un diagnostic des défis posés par le développement des aires métropolitaines et de porter des recommandations issues des pratiques locales de gouvernance métropolitaine.



Un agenda pour l’avenir des métropoles basé sur la solidarité et la justice socio-spatiale

Les chercheurs et élus de la Commission et de CGLU qui ont contribué à la réflexion autour de ce rapport formulent l’hypothèse que l’agenda compétitif des métropoles doit être questionné car il est source de profondes inégalités et aggrave les injustices socio-spatiales : interurbaines et intra-urbaines, entre centres et périphéries, entre quartiers connectés et quartiers isolés, entre quartiers anciens et dégradés ou nouveaux et réhabilités…

Le rapport est divisé en trois parties, portant sur l'état actuel de la métropolisation, l’avenir des modèles de développement alternatif et les formes de gouvernance démocratique innovantes. Ainsi, la première partie expose les contradictions entre des économies urbaines de plus en plus tournées vers l’attractivité et la mise en concurrence des territoires métropolitains, et une distribution des ressources inégalitaire ; la deuxième partie s’interroge sur les modèles de développement, en considérant que l’exigence de durabilité requiert une réflexion et des plans d’action coordonnés sans abandonner les préoccupations de justice sociale. Enfin, la troisième partie questionne les modèles de gouvernance, en réclamant des politiques urbaines qui placent au centre la justice sociale et promeuvent la démocratie locale.

Réalisé sur la base des contributions d’élus locaux à travers le monde, la valeur ajoutée du document réside dans sa solide base pratique et la perspective globale qu’il propose. Dans le document, le lecteur trouvera donc des pratiques locales sur la mise en œuvre du droit au logement ou sur la fonction sociale de la terre ; sur la prévention ou les possibles réponses communautaires aux catastrophes naturelles ; sur la gouvernance démocratique et participative des aires métropolitaines.

Le rapport nourrira le travail de la Commission autour du « droit à la ville métropolitain »

En effet, ce document propose de nouvelles perspectives de travail pour la Commission et son organisation alliée du FALP - Autorités Locales de Périphérie. Face aux nouveaux défis urbains – tels que l’essor de la marchandisation des villes ou l'avancée du racisme et de la xénophobie – le réseau municipaliste continuera de faire entendre des voix de villes qui essayent de placer les droits et la démocratie au centre de leur action.