La Charte-Agenda mondiale des droits humains dans la ville est le principal cadre mondial élaboré à ce jour par les collectivités locales pour aborder les droits humains dans une perspective locale. Il a été adopté par CGLU (l'Organisation mondiale des gouvernements locaux et régionaux) lors de son Conseil mondial de 2011 à Florence. Aujourd'hui, elle fournit un cadre pour comprendre, protéger et promouvoir les droits humains dans les villes et les territoires urbains du monde entier. La Commission est responsable de la promotion globale de la Charte-Agenda à travers son agenda sur « les Gouvernements Locaux et les Droits Humains ».
Les années 90 ont marqué une étape importante quant à la reconnaissance du rôle des gouvernements locaux en tant que piliers de la qualité démocratique des États. Quelques années plus tard, la reconnaissance des villes comme acteurs fondamentaux dans la garantie des droits humains, en tant que prestataires de services publics ou responsables de politiques en matière d’éducation, de santé ou de logement, n’a fait que se renforcer.
Ce débat international a pris forme dans la revendication dudit « droit à la ville », selon lequel la ville est un espace collectif qui appartient à toutes et à tous ses habitant(e)s et qui doit offrir les conditions nécessaires pour une vie digne d’un point de vue social, politique, culturel, économique et environnemental.
Fruit de ce processus, différentes chartes locales des droits humains ont été adoptées à partir de l’an 2000 :
- la Charte Européenne pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme dans la Ville (Saint-Denis - France, 2000) ;
- la Charte Mondiale du Droit à la Ville, rédigée au Forum Social Mondial de Porto Alegre (Brésil) en (2001);
- la Charte des Droits et Responsabilités de Montréal (Canada, 2006) ;
- la Charte de la Ville de Mexico pour le Droit à la Ville (Mexico, 2010) ;
- la Charte des Droits Humains de Gwangju (Corée du Sud, 2012).
Dans le but de contribuer à la promotion internationale du droit à la ville, la Commission Inclusion Sociale, Démocratie Participative et Droits Humains de CGLU a rédigé la Charte-Agenda Mondiale des Droits de l’Homme dans la Cité, une initiative du Forum des Autorités Locales pour l’Inclusion Sociale et la Démocratie Participative (FAL), qui s’est tenu à Caracas en 2006. À partir des débats menés dans ce cadre entre les gouvernements locaux du monde entier, un groupe d’expert(e)s de différents pays a dressé un premier projet (2007-2008), qui a ultérieurement été discuté et amendé par des représentant(e)s élu(e)s, des expert(e)s et des représentant(e)s de la société civile des cinq continents (2009- 2010).
Tout d’abord, sous la direction du Conseil Régional de Barcelone (Diputació de Barcelona), puis sous celle de la ville de Nantes et de la Région des Pays de la Loire, la Charte-Agenda a été rédigée collectivement sur différentes scènes internationales. Des centres de recherche comme l'Institut des Droits Humains de Catalogne (IDHC) ou le Centre d’Études Sociales (CES) de l’Université de Coimbra ont été engagés dans ce processus depuis le début.
Le Conseil mondial de CGLU de Florence (2012) a adopté la Charte-Agenda Mondiale des Droits Humains dans la Ville.